The Corner [Extended Edition]

Bienvenue sur la page de diffusion de la websérie The Corner, c'est ici que vous retrouvrez les épisodes ainsi que toutes les infos officielles relatives à la série.

Extended Edition
La version des Others est beaucoup plus élaborée. Retrouvez des séquences supplémentaires et des illustrations en plus. Et à la fin de l'épisode, une page spécial bonus avec des extraits de la BO à télécharger, des commentaires exclusifs des scénaristes, des wallpapers, bannières, avatars, ainsi que la bande annonce du prochain épisode.

Synopsis
Tout allait bien dans l'ISM. Fatgirl espérait toujours trouver un peu d'amour, Fatyoushka elle, n'espérait plus. Yuna rêvait de voir un peu de romance dans son couple, et Blue n'était pas pressée de trouver l'homme parfait. Pour s'occuper et oublier tout ça, les quatre filles d'investissent à fond dans leurs études et dans les activités de leur club, Docs City. Mais voilà qu'une menace se pointe à l'horizon, sous la forme d'une fille super sexy appelée Nancy. A peine débarquée, elle sème la zizanie et convoite les mecs...

Casting Principal
Eva Longoria ==> FatGirl
Jessica Alba ==> Blue Angel
Elisha Cuthbert ==> Fatyoushka
Kristin Kreuk ==> Yuna (Coeurdamour)
Lindsay Lohan ==> Nancy
Ian Somerhalder ==> Zedgey
Jude Law ==> Hermod
Cameron Mathison ==> Zeroiid
David Anders ==> Francis
Chris Evans ==> Ilia
et la voix de :
Mathew Fox ==> Sam (4402)

Guests réguliers
Josh Hartnett ==> Messire(max)
Marlon Wayans ==> Rasta
Jena Malone ==> Mel
Matt Dallas ==> Mac Lover (MC)
Kevin Zegers ==> Manson
Alyssa Milano ==> Inès
Rachel Leigh Cook ==> Sabrinel
Jennifer Garner ==> Lexy (Tueuse)
Tom Weiling ==> Night
Dennis Trillo ==> Scorpion

[center]Episode 1 : Welcome to The Corner


Je m’appelle Sam. Certains d’entre vous ont peut-être déjà lu l’une des mes histoires. En général, mes histoires sont bourrées de conspirations internationales, d’intrigues tordues ou d’aventures inter dimensionnelles. Mais rassurez vous, sur ce coup-ci je vais vous raconter une histoire fort simple, à propos d’amitié, d’amour, de relations, de rencontres et de sentiments, avec un peu d’humour, de la fraîcheurs, et bien sur, comme dans toutes les histoires d’amour : beaucoup de conspirations, d’intrigues tordues, et d’aventures inter dimensionnelles.

D’ailleurs, pour une fois, je ne suis même pas concerné par cette histoire, ce n’est pas la mienne, c’est celle de ma sœur, ou plutôt « demi sœur », en fait même pas puisqu’on n’a aucun parent en commun. Enfin, mon lien de parenté avec ma sœur est une longue histoire, alors laissons-là pour une autre fois.

Ma sœur s’appelle Fatema Melba, et elle répond au doux sobriquet de « FatGirl ». Détrompez vous, elle ne pèse pas plus que 50 kilos. Elle a 23 ans, et est étudiante en 5ème année à la fac de médecine d’Oran (Algérie).

Comment vous décrire ma sœur ? Elle me fait beaucoup marrer, pas qu’elle est drôle, c’est surtout qu’elle est très gaffeuse, elle s’arrange toujours pour se mettre dans des situations inconcevables.

Lorsqu’elle avait 6 ans, elle est partie fouiller dans le tiroir de son cousin où elle a trouvé un paquet de préservatifs. Ne sachant pas ce que c’est, elle a décidé de faire ce qu’elle sait faire le moins : deviner.
C’est doux, c’est gluant, et ça sent la fraise, ça ne peut être qu’un chewing gum qu’elle a du se dire. Elle a alors décidé de « tester », encore une chose qu’elle devrait penser à faire de moins en moins.
A peine eut-elle commencé à mâcher, qu’elle finit par se rendre compte qu’elle avait dans la bouche un morceau de caoutchouc. Mais tout en mâchant, elle avait commencé à mieux étudier l’emballage (oui, ma sœur est du genre à lire le mode d’emploi après avoir tout essayé) et elle fût surprise de voir des croquis un peu « adultes ». Elle ne comprit certes pas tout de suite qu’elle venait d’avaler un contraceptif, mais elle sût qu’elle était dans la merde.
Au moment où elle voulut cracher le bout de plastique, elle entendit du bruit devant la porte et jeta rapidement la boite dans la tiroir avant de le refermer. La porte de la chambre s’ouvrit et son père apparut. Il vit sa petite fille de six ans debout, les mains derrière le dos, un large sourire sur le visage.

Père : Fatema tu devrais te préparer on va… (Voyant l’expression de sa fille) Oh Fatema… qu’as-tu encore fait ?

Mettez vous à sa place ? Qu’auriez vous fait ? Sachant que vous avez dans la bouche quelque chose qui ne vous appartient pas ? Quelque chose que vous avez trouvé en fouinant dans la chambre de votre cousin ? Quelque chose dont l’emballage parle de trucs interdits ?
La solutions était évidente pour la petite FatGirl : avaler.

FatGirl : …gloups… oh rien papa, je n’ai rien fait…

Lorsque deux heures plus tard à l’hôpital, le médecin vint parler avec mon père en pouffant, les larmes aux yeux, ce dernier ne fût pas du tout surpris. Il décida même de garder en souvenir la photo de la fibroscopie…

Lorsqu’elle avait 16 ans, elle fût choisie dans la troupe théâtrale du lycée afin de jouer un rôle secondaire dans une adaptation de « L’Avare ». Son rôle était simple, elle devait entrer en tant que bonne, annoncer un invité, et sortir.
Le jour de la grande première, et à quelques minutes de son passage sur scène, elle eut le trac et décida de ne point jouer son rôle, mais la fille qui jouait le rôle de l’invité refusa de la laisser s’enfuir, et elle la poussa presque sur scène. Non contente de faire une entrée pas du tout appropriée, elle s’arrangea dans son élan pour trébucher sur un tapis et alla valser tout droit en direction du comédien principal. Afin de l’éviter, ce dernier se jeta sur le côté et tomba sur une planche en bois qui maintenait le décor… je vous laisse deviner le reste.

Oui, ma sœur est la plus grande catastrophe ambulante qu’il m’ait été donné de connaître, et plus elle grandissait, plus l’ampleur des dégâts prenait de l’importance. Mais elle a cette naïveté et ce charme qui font qu’on ne peut que lui pardonner.

Mon histoire commence le 27 Mars, date à laquelle allaient être affichés les résultats d’examens.

Plan de l’ISM

Ma sœur était dans la cours de l’IMS, avec sa meilleure amie, Blue.

Le véritable nom de Blue est Radia Abdi. Un jour, un garçon lui révéla qu’on la surnommait « Blue Angel », et elle en fût tellement enchantée qu’elle ordonna a toute ses amies (c’est-à-dire FatGirl seulement) de l’appeler ainsi : Blue Angel. Avec le temps, pour faire plus court, ce pseudo est devenu tout simplement « Blue ».
Radia en était très fière, le bleu étant sa couleur préférée, être un ange bleu était pour elle la preuve qu’elle était une fille quasi parfaite.
Ce que Radia ne savait pas, c’est que le véritable pseudo qui circulait parmi les garçons était : « L’ange bleu de la mort ». La couleur bleue faisant référence à la froideur.

Même si on révélerait ceci à Radia, elle n’en serait pas offusquée. Elle sait pourquoi les autres interprètent sa force de caractère par de la froideur. C’est tout simplement parce qu’ils sont tous trop bêtes pour comprendre.

En plus d’être bleue, froide, et forte de personnalité, Blue Angel a aussi un trait de caractère qui explique pourquoi tout le monde craint de l’avoir comme ennemie.

Un jour, pendant qu’elle était encore en deuxième année, ils étaient tous en train d’assister à un cours dans un grand amphithéâtre. Blue était bien évidemment dans la première rangée, au centre. Elle notait avec ferveur tout ce que disait le prof, même quand il disait qu’il n’était pas nécessaire de noter. Mais voilà qu’en tournant la page de son registre, elle tombe sur quelque chose qui l’horrifia : il y’avait de l’écriture sur une page sensée être vierge ! Pire que ça… ce n’était pas SON écriture à elle !!

Qui était le profane qui avait osé maculer ainsi le registre de Blue ? Lorsqu’elle lut le contenu du message inscrit, Blue redevint plus calme, elle prit une profonde respiration, arracha la page, et se leva.
Dés qu’elle fût debout, elle attira l’attention du prof qui suspendit son discours, attirant ainsi l’attention de tous les étudiants.
Blue quitta sa place et vint se mettre presque à côté du prof, elle parcoura toute la salle du regard, cherchant le coupable. Elle finit par le repérer, et sans trop hésiter elle gravit une à une les marches de l’amphi vers la plus haute des rangées, dans un calme total. Pas une seule mouche n’avait osé perturber le silence qui s’était abattu sur la salle.
Un jeune blond était là, c’était le seul qui ne regardait pas Blue, il avait les yeux grands ouverts, obstinément fixés sur le prof, en d’autre termes : il tremblait.
Blue s’adressa à lui dans le calme le plus total.

Blue : Ecoute, tu m’as déjà envoyé deux lettres -ce qui soit dit en passant est l’un des moyens les plus ringards qui puissent exister pour s’adresser à une fille- et je t’ai dit clairement que non, je ne suis pas intéressée par toi. Ne voulant pas te blesser, je t’ai tout simplement dit que tu étais loin d’être mon genre et qu’il te fallait toute une re-programmation pour avoir des chances de me plaire, ce qui m’étonnerait. Mais tout ceci ne t’a pas été suffisant, il a fallu que tu viennes saloper la chose la plus précieuse que j’ai au monde.

Elle se retourna vers les étudiants et brandit la feuille qu’elle avait arrachée au registre.

Blue : Il m’a écrit un poème sur une page vierge de mon registre.

Un cri de stupeur échappa à toutes les poitrines. Certaines filles mirent la main à leur bouches, incrédules.
Le registre de Radia était une légende dans le campus. Un énorme registre 6 mains que son oncle lui avait ramené de Suisse, et qui était méticuleusement découpé en plusieurs parties couvrant chaque module, une organisation parfaite, une mine d’informations supplémentaires et de rapports de stage. C’était une référence que même certains profs consultaient des fois.

Blue : Alors maintenant puisque tu l’as cherchée, tu vas l’avoir ta réponse : Non ! Je ne suis pas intéressée par toi, et non ! Je ne veux pas aller avec toi à la fête de ta cousine qui a le cancer. Et tu veux savoir pourquoi ? Parce que tu n’es pas de mon goût, parce que tu manque de virilité, parce que tu bégayes quand tu me parles, et parce que tes notes du bac sont médiocres. Alors fais toi une faveur, oublie qu’il existe une Radia Abdi et trouve un moyen de devenir invisible quand je suis dans les parages. Et j’espère pour toi que tu as de la famille en Suisse parce que demain matin je veux que tu m’achètes le même registre que le mien, vierge et sans la moindre inscription, que je puisse le refaire.

Elle plia le papier en quatre et le déposa doucement sur la table, après quoi elle ajusta ses lunettes et reprit son chemin vers sa place. Seulement, au bout de quelques marches, elle se souvint de quelque chose et revint vers le pauvre garçon.

Blue : Ah oui, autre chose. Il m’est déjà arrivé de me regarder dans un miroir tout en ayant le soleil en face, et contrairement à ce que tu dis, mes yeux ne deviennent pas oranges, ni brillants. Alors en plus d’être moche, faible, débile, et con, tu es un menteur.

Lorsqu’elle reprit sa place au premier rang au centre, Blue fit un signe de la tête au prof, signe voulant dire : « vous pouvez continuer ». Le professeur ne pouvait que s’exécuter.

Oui, en plus d’être bleue, froide, et forte de personnalité, Blue Angel a aussi un trait de caractère qui explique pourquoi tout le monde craint de l’avoir comme ennemie : elle n’a peur de personne.

Vous allez me dire : « mais pourquoi diable FatGirl s’est-elle faite Blue comme amie ? ». Croyez moi il n’y a pas de miracles, et cette amitié même si elle est sincère, a toutefois été bâtie au départ sur un intérêt commun, une histoire sur laquelle on reviendra un autre jour.
Mais il faut aussi avouer que j’ai dépeint Blue d’une manière un peux exagérée. Car elle est loin d’être sans cœur, ni placide. Quand elle est en bonne compagnie, Blue est sociable, correcte, sympathique, presque gentille.

Revenons au 27 Mars, devant les panneaux d’affichage. Blue et FatGirl étaient en train de parcourir les listes lorsque FatGirl s’écria : « Tu l’as eu ! ». Blue eut un sourire satisfait, elle a eu son module, et avec une bonne note en plus.

Blue : Toi par contre tu ne l’as pas eu.
FatGirl : Ah bon ?
Blue : Oui, regarde, là. Fatema Melba : 9,5 – Recalée.

FatGirl en fût ébranlée. C’était le deuxième module qu’elle ratait cette année, et de peu encore une fois. Ça allait lui faire beaucoup de révisions pour l’été.

FatGirl : Mes vacances sont foutues…
Blue : Tu n’avais qu’à être plus sérieuse.
FatGirl : Mais j’étais sérieuse ! On a même révisé ensemble non ?
Blue : Pas tout le temps, tu t’es absenté trois fois de nos séances de révisions. Deux fois pour un mariage, et la troisième fois pour une sortie en groupe.
FatGirl : Je ne pouvais pas rater les mariages de mes cousines…
Blue : Tu sais ma chérie, dans la vie il faut faire des choix. Tu as d’un côté ta carrière de futur médecin, et de l’autre côté le mariage de ta cousine, et toi tu as fait ton choix. Maintenant, il faut demander à ta cousine de venir t’aider pour les révisions pendant l’été.

Elles allaient partir quand elles entendirent un énorme cri de joie féminin. Elles se retournèrent et virent un peu plus loin leur amie Fatyoushka qui sautait dans tout les sens en faisant des cris et des mouvements aléatoires.

FatGirl (Souriante) : Je vois que Faty a eu le module.
Blue (Sceptique) : Or, je suis sûr qu’elle n’a raté aucun mariage de ses cousines ni la moindre sortie en groupe.
FatGirl : Comment fait-elle ? Elle n’assiste presque jamais au cours, mais elle finit toujours par clocher…

Fatyoushka vint en courant vers elles et sans prévenir sauta sur FatGirl et lui fit un énorme câlin.

Fatyoushka : Je l’ai eu ! Je l’ai eu ! Je l’ai eu !

Elle relâcha FatGirl et se tourna vers Blue, mais elle interrompit son élan.

Fatyoushka : Salut Radia… ça va ?
Blue : J’ai eu mon module moi aussi.
Fatyoushka : Tu as eu ton 19 comme d’hab ?
Blue (Avec une légère déception) : Non, 18,5 cette fois-ci.
Fatyoushka (Hystérique) : Aaaaaaaa ! Que je suis contente ! On va bientôt organiser une super sortie, vous viendrez n’est-ce pas ?

Elle remarqua alors que FatGirl ne partageait pas son enthousiasme.

Fatyoushka (Triste) : Oh non… tu ne l’as pas eu ?
FatGirl : Hélas non.
Fatyoushka (Reprenant son hystérie) : Mais c’est pas grave parce qu’on va organiser une super hyper sortie et on va te faire oublier tout ça !!!
Blue : Puisque tu parles « d’organiser », et si on parlait plutôt de la journée Sidaction ?

Fatyoushka n’est pas vraiment une amie à Blue et FatGirl, c’est plus une copine de campus. Mais leur point commun c’est surtout « le club ».
Docs City est un club d’étudiants qui a été créé il y’a plus de deux ans. Peu à peu, il devint plus qu’un simple club d’étudiants, il devint le label V.I.P de la faculté de médecine. Être un « doc », c’est faire partie de l’aristocratie, d’où la difficulté de devenir un Docs.

Fatyoushka est une blonde tout ce qu’il y’a de plus… blonde. Je garde encore le mail que m’a écrit ma sœur pour me parler d’elle :

« J’aime beaucoup Fatyoushka, c’est une vraie bouffée d’oxygène, toujours espiègle et boute-en-train, c’est l’idéal pour garder le moral au top. Elle n’a pas toujours été comme ça. La pauvre a été amoureuse d’un gars pendant plus de 4 ans, et lorsqu’elle finit par perdre tout espoir, elle décida de croquer la vie à pleine dent. Mais je sais qu’au fond, elle n’est pas toujours aussi « pump it up », je vois parfois dans son regard cette pointe de tristesse… »

J’avais tout de suite analysé le personnage. Un cœur brisé qui déguise sa déception par une joie de vivre omniprésente, et aussi par une petite pointe d’idiotie.
En effet, Fatyoushka faisait souvent la conne, bien que je ne sois pas sûr qu’elle fasse tout le temps semblant…

En Septembre, toute la famille Fatyoushka est partie à l’école ou au boulot une heure à l’avance, très tôt le matin, et ceci parce que la veille, elle avait remonté toutes les horloges de la maison. Fatyoushka savait qu’il y’avait ce qu’on appelle « l’heure d’été », mais apparemment, elle ne savait pas que ce système ne concerne en rien l’Algérie…
Elle fait ça chaque année depuis qu’elle a 12 ans…

Un peu plus tard en Février, elle avait organisé une super hyper sortie pour la Montagne des Lions. Tout ceux qui avaient payé pour participer se réunirent à 9h au point de ralliement. C’est seulement à midi qu’ils finirent par comprendre pourquoi le bus n’arrivait toujours pas : Fatyoushka avait dit au chauffeur « Tu ne seras payé qu’une fois que tu viendras nous chercher dans la Montagne », elle avait toutefois oublié de mentionner qu’il devait aussi les y mener…

On comprend mieux pourquoi Blue Angel était toujours « sceptique » quand Fatyoushka organisait quoique ce soit, surtout une conférence sur le Sida.

Fatyoushka : Ah oui la conférence… ouais mais ça c’est facile, on a déjà tout prévu, tout ce qu’il nous reste c’est l’autorisation du doyen.

Les deux filles ouvrirent grand leurs yeux.

Blue : Tu as bien dit « Tout ce qui nous reste » ?
FatGirl : On n’a toujours pas eu l’autorisation !?
Fatyoushka : Ne vous mettez pas dans cet état voyons… Monsieur Flici ne nous a jamais refusé quoique ce soit.
Blue : Oui mais les choses ont changé, il y’a à peine un mois nous avons boycotté un examen et manifesté contre lui…
Fatyoushka : Ah zut… j’avais oublié ça… vous croyez qu’il va en tenir compte ? Meuh non je ne pense pas… il est trop mimi pour être rancunier.

A ce moment, la porte de l’administration s’ouvrit et une jeune femme en sortit en courant, un grand carton à la main, elle semblait en proie à une crise de larmes.
Une fenêtre s’ouvrit au premier, et monsieur Flici apparut, il jeta un grand registre qui vint tomber juste à côté de la jeune femme, et cria très fort :

M.Flici : Et ce n’est pas la peine d’essayer de te présenter dans d’autres facs, je m’arrangerai personnellement pour que tu ne sois recrutée nulle part !

Il referma la fenêtre violemment. La jeune fille se baissa et ramassa le registre, puis en essayant de se faire toute petite, elle traversa la cour et se dirigea vers le parking.
Les trois filles entendirent alors deux étudiantes parler d’elle.

Etudiante 1 : C’est l’assistante de M.Flici ?
Etudiante 2 : Oui, il l’a viré, je crois qu’il a finalement découvert que c’est elle qui a permit aux étudiants l’accès à son bureau durant le boycott.
Etudiante 1 : La pauvre…

Blue regarda Fatyoushka.

Blue : Oui… pas du tout rancunier le mec.
Fatyoushka : On est dans la merde. Mais bon pas de paniques, j’ai un super plan !
FatGirl : Faty s’il te plait, la dernière fois que tu as eu un super plan on est restées au centre ville jusqu’à onze heure du soir.
Fatyoushka (Excitée) : Non non non, écoute moi, il nous faudra juste aller au plus vite tâter le terrain.
Blue : Tâter le terrain ?
Fatyoushka : Oui, on voit ou en sont les choses avec M.Flici, si il nous déteste toujours ou si il est prêt à pardonner (elle regarda la pauvre assistante qui filait dans sa voiture)… ce qui m’étonnerai.
Blue : La conférence est prévue pour le 4 Avril, Réda a déjà fait l’affiche.
FatGirl : Il faut qu’on grouille. Mais qui y va ?

Elles se regardèrent toutes les trois. Apparemment, aucune d’elle ne voulait s’aventurer.

Blue : Il faudrait que ce soit une personne un peu discrète, moi je me suis un peu fait remarquer par M.Flici.
FatGirl : Oui, et il faudrait que cette personne soit un peu convaincante, pas trop timide, pas le genre à rougir comme moi…
Fatyoushka : Et surtout, il faut qu’elle soit présentable…

Les deux filles regardèrent Fatyoushka. Il son look était un peu trash, presque gothique, et ça plaisait beaucoup à certains, mais du point de vue de M.Flici, ceci ne pouvait être qualifié de « présentable ». Fatyoushka gagnait un point.

FatGirl : Qui dans le club est discret, convaincant, et présentable ?

La personne en question était en ce moment en dehors des murs de la faculté, dans une belle clio. Il s’agissait de Abir Chemseddine, surnommée Yuna.

La raison pour laquelle on l’appelait ainsi, c’est d’abord ses traits assez asiatiques, et sa ressemblance avec Yuna, un personnage de jeux vidéo (Final Fantasy 10). Mais plus que ça, c’était le fait qu’elle soit fiancée à un mec blond aux yeux bleus, tel le Tidus du même jeu.

En ce moment même, Kamel (Tidus) venait de déposer sa dulcinée devant l’entrée de l’institut.

Kamel : Bon ben à ce soir !
Yuna : A ce soir ?
Kamel : Bah oui, je viens te chercher à la fin des cours non ?
Yuna : Ah ça… oui bien sur…
Kamel : Pourquoi ? Tu as pensé à autre chose ?
Yuna : Euh… pas vraiment… au fait si, j’avais pensé à un dîner, ça fait longtemps que tu ne m’as pas invitée à dîner…
Kamel : Trésor, est-ce que tu crois que si j’avais le temps je ne sauterai pas sur la première occasion pour t’inviter ?
Yuna : Si si, bien sur…
Kamel : Je n’y peux rien ma puce, trop de boulot, ma mère qui est malade…
Yuna : Oui, je comprend tout à faire, c’est juste que…
Kamel : Et puis voyons les choses du bon côté ! Chaque dîner qu’on saute nous fait économiser 5000 DA pour le mariage, elle est pas belle la vie ?

Belle la vie ? Yuna sentit le temps se figer et elle replongea dans ses souvenirs. A l’époque ou Kamel la surprenait chaque jour avec un nouveau genre de fleur, avec un cadeau original, à l’époque ou il lui écrivait des poèmes et où il lui envoyait des lettres anonymes, à l’époque où chaque sortie était une découverte. A cette époque là, oui la vie était belle, mais là, ce n’est qu’une routine fatigante, et ça commençait avant même qu’ils ne soient mariés.

Elle prit alors son courage à deux mains et décidé une fois pour toute d’en finir. Elle donna un violent coup de pied sur la portière de la voiture qui alla se briser contre le mur de la faculté, elle fit alors un bond en dehors du véhicule et sortit deux flingues de son sac. Elle les pointa sur son fiancé et prit le ton le plus impitoyable qu’elle put.

Yuna : Noooooooooooon !! La vie n’est pas belle !

Elle tira plusieurs coups de feu rageurs dans l’air. Tous les étudiants aux environs se planquèrent.

Yuna : Quand j’aurais tué ta mère, tes sœurs, ton boss, tes associés, et tout tes amis, là la vie sera belle !

Pour ceux qui n’ont pas encore compris, tout ceci, les flingues, la voix impitoyable, la portière qui se fracasse, tout ceci se passe dans la tête de Yuna. Dans la réalité, elle savait que c’était temporaire, que ça ne dépendait pas d’eux, et qu’il fallait être forte pour sauver sa relation. Elle finit donc par donner la réponse inévitable :

Yuna : Oui… la vie est belle…

Va falloir vous habituer à ce genre de séquences, parce que Yuna est tout le temps embarquée dans un monde imaginaire ou elle donne libre cours à ses fantaisies… d’où le pseudo Yuna du jeu Final « Fantasy ».

Elle descendit de la voiture et se dirigea vers l’entrée de l’institut. A peine à l’intérieur, elle vit venir vers elle les trois autres filles.

Fatyoushka : Félicitatioooooooooooooooooons !

Yuna eut droit à un câlin elle aussi. Dans la foulée, Fatyoushka donna un autre câlin à FatGirl.

Fatyoushka : Je suis trop contente ! Tu as eu ton module. Par contre FatGirl ne l’a pas eu, là je suis triste un peu. Mais Blue l’a eu et moi aussi donc je suis trop trop contente et puis on va organiser une hyper super méga sortie pour fêter ça… et aussi pour aider FatGirl a oublier ce passage difficile dans sa vie…
FatGirl : Hé ho… faut pas dramatiser non plus…
Blue : Félicitations Abir…
Yuna : Merci.
FatGirl : Avec les filles on parlaient, et on s’est dit : « Ah tiens ! Pourquoi est-ce qu’on n’irait pas toutes déjeuner ensemble, histoire de fêter ça ! ».
Yuna : On va ou ?
Fatyoushka : The Corner baby ! Yeeeeeeeeeee haaa !

Nous y voilà, vous allez enfin comprendre pourquoi ce que vous êtes en train de lire s’appelle « The Corner ».
The Corner n’est autre qu’une sorte de petit resto sympa et chic situé pas très loin de l’ISM. J’ai bien dit « une sorte de » car il n’est pas vraiment un petit resto, c’est une fusion entre un petit resto et un café.
Avant il s’appelait « Le Beau Coin » et n’était qu’un vieux café pourri assez mal fréquenté. Puis un jour, les membres du club Docs City durent s’y réunir. Ce fût la première fois dans l’histoire de ce café qu’il y’avait un groupe de filles et de garçons attablés.
Lorsqu’en fin de journée, le patron du Beau Coin constata qu’il avait fait un bénéfice supérieur de 30% de ce qu’il fait en moyenne, il trouva là l’ultime solution à tout ses problèmes : transformer son « café » en « salon de thé ».
Peu à peu, ce petit coin perdu commença à attirer de plus en plus d’étudiants en médecine, voir des professeurs et des internes. Les Docs avaient leur coin au sein même du beau coin, et ils avaient aussi leur mot à dire. Le patron sympathisait avec eux et prenait au mot toutes leur suggestions, comme par exemple la fois ou Blue a suggéré de virer le nouveau serveur parce qu’il se penchait un peu plus qu’il n’en faut au dessus des poitrines des filles quand il leur versait du lait, ou encore la fois ou Fatyoushka finit par trouver ringard le nom « Beau Coin » et proposa « The Corner » à sa place, ou encore même la fois où FatGirl ramena de chez sa tante une recette secrète d’un jus de fraise exquis qui ne tarda pas à devenir la spécialité de la maison.
Le patron trouva même des formules alléchantes pour attirer encore plus de clients : si les consommations totales d’une table dépassaient un certain montant, il offrait un jus de fraise « The Corner » à tout les convives de cette même table.
Inutile de le dire, les Docs avaient toujours leur tournée de jus de fraise « The Corner », ils la commandaient même d’avance…

Attablées dans leur petite table pas loin de l’entrée, les quatre filles s’adonnaient à leurs deux activités favorites de la journée : siroter du jus de fraise, et échanger les potins.

Yuna : Il lui a carrément crié dessus ?
Fatyoushka : Fallait le voir pour le croire, il lui a même jeté un registre par la fenêtre.
FatGirl : La pauvre elle ne savait plus où se mettre.
Blue : Tout ça à cause de nous.
FatGirl : Tu as du remord ?
Blue : Pas du tout ! Elle était consciente des conséquences le jour où elle a accepté de nous aider.
FatGirl : Tu parles ! La seule raison pour laquelle elle a accepté de nous aider c’est parce que Zedgey lui a fait son numéro de charme.
Yuna (Rigolant) : La pauvre, elle a finalement tout perdu, et son poste, et Zedgey. En parlant de lui, a-t-il eu le module ?
Blue : Oui.
Fatyoushka : Ce qui est impressionnant chez Zedgey, c’est qu’il n’assiste jamais aux cours, il est tout le temps en train de se lézarder au soleil ou à faire des petits boulots à temps partiels, et il finit toujours par avoir ses examens. C’est fou non ? Est-ce que vous connaissez une autre personne capable de faire ça ?

Blue et FatGirl échangèrent un regard compris.

Blue : Presque tous les garçons ont eu leur module, c’est tant mieux parce que ça va leur donner du temps libre pour le club.
FatGirl : Tant mieux surtout parce qu’ils auront le moral pour bien préparer la journée « Sidaction ».
Yuna : En parlant de ça, on en est où ?

Les trois filles échangèrent des regards complices puis se retournèrent toutes les trois vers leur amie, de beaux sourires tracés sur leurs visages, enfin, si on considère comme sourire le visage impassible de Blue.

Yuna (Douteuse) : O…K ?
FatGirl : Ecoute ma chérie, on a besoin de toi pour un service très important.
Yuna : Quel genre de service ?
Fatyoushka : Le genre qui te rend super aimée par tout les docs, non, par tout les étudiants de la faculté, non, par toutes les personnes malades du sida et qui risquent de…
Blue (Coupant) : Tu dois parler avec M.Flici.

Yuna resta silencieuse, regardant tour à tour ses trois amies.

Yuna : C’est pour ça que vous avez cotisées pour me payer ma pizza !?
FatGirl : Meuh non…voyons… en fait si, on s’est dit que ça serait un bon début pour te mettre à l’aise.
Yuna : Pour me demander ensuite d’aller parler à M.Flici !?
Blue : Oh arrête, ce n’est pas un monstre non plus.

Pendant une fraction de seconde, Yuna s’imagina habillée en prêtresse, jetant un sors puissant contre M.Flici qui avait des ailes de démon.

Yuna : Pourquoi tu ne vas pas lui parler toi alors ?
Blue : Parce que moi, il y’a deux mois, j’ai mené le plus grand boycott de l’histoire de l’ISM.
FatGirl : Le seul boycott surtout.
Fatyoushka : Voyons Yunie, tu es l’un des membres les plus discrets du club, M.Flici ne te connais pas, donc il sera neutre envers toi, mais si on l’envois elle…je veux dire, si on envois la belle et intelligente Blue, il risque de se rappeler des mauvais souvenirs, et nous saboter à cause de ça, ce qui serait injuste.
Yuna : Mais justement, ma discrétion je tiens à la garder moi.
Blue : T'es pas la seule... et pourtant, on fais tous des sacrifices pour le club de temps à autre.

Blue avait un regard absent, comme si l'évocation de ce "sacrifice" lui rappelait un ancien souvenir.

FatGirl (à Yuna) : Abir, penses à tout les efforts que nous avons fait pour préparer cette journée, ne serait-il pas con de perdre tout ça à cause d’une autorisation ? As-tu pensé à tous les membres du club qui se sont mobilisé pour préparer cet évènement ?
Fatyoushka : As-tu pensé à tous ses étudiants inconscients qui ne savent pas qu’il faut mettre un préservatif pour ne pas choper le Sida ?

Yuna réfléchit pendant un moment, puis soupira.

Yuna : D’accord je le fais… mais à une seule condition.
FatGirl : Laquelle ?
Yuna : Je n’y vais pas seule.
Blue : Comment ?
Yuna : L’une de vous vient, en support, on ne sait jamais.

Dans sa tête, Yuna prolongeait sa scène de combat épique avec le doyen.

Yuna (A Fatyoushka) : Tout ce que tu auras à faire, c’est de rester en retrait derrière moi, et si jamais j’ai besoin d’aide, je fais appel à toi.

FatGirl échangea un regard intrigué avec Blue. Apparemment, Yuna croyait vraiment qu’elle allait combattre le doyen.

A cet instant, la porte du Corner s’ouvrit et entra un jeune homme assez voyant : black, grand, une coupe de cheveux en pétard, des fringues très hip-hop, avec une grosse chaîne qui pend à son cou et au bout de laquelle se balançait un énorme symbole dollar.

Alors lui c’est Rastamino. Ne me demandez pas ses nom et prénom, je crois bien que personne ne les connais. On l’a toujours appelé Rasta. C’est un serveur dans le Beau Coin, mais il ne travaille que l’après-midi, allez savoir pourquoi. Il s’est lié d’amitié avec les Docs et a fini par devenir leur serveur attitré. Tout les Docs l’aiment et l’apprécient.

Blue : Oh non pas lui.

Enfin… presque tout les Docs.
Il parcoura la salle du regard et repéra les filles. Il vint directement vers elles, et commença par claquer la main à FatGirl.

Rasta : Yo Sis’ ! Ça baigne ?
FatGirl : Salut Rasta !
Fatyoushka : Nous avons toutes eu le module, sauf FatGirl, mais c’est pas grave parce qu’on va organiser une super hyper mega grande sortie et…
Blue : C’est bon Faty, on a compris.
Rasta : Toujours aussi crispée la Blue ?
Blue : Et si tu allais enfiler ton tablier, le patron va vite s’énerver.
Rasta : Relax Blue, est-ce que tu sais que t’es belle aujourd’hui ?

Blue le fixa avec une moue de lassitude, il soutint son regard puis explosa de rire.

Rasta : Purée elle m’a presque cru !

Pour éviter que ça ne dégénère, Yuna changea vite de sujet.

Yuna : Comment va ta copine Rasta ?
Rasta : Laquelle ?
Fatyoushka : Bah… celle avec qui tu sors.
Rasta : Ah elle ? Bah au fait je l’ai jetée.
FatGirl : C’est triste ça, et pourquoi donc ?
Rasta : Parce qu’elle n’a pas aimé mon nouveau caleçon.

A part Blue, elles jetèrent toutes un coup d’œil furtif au caleçon de Rasta, qui bien sur débordait de son pantalon exagérément descendu. Ils y virent une inscription toute simple : « J-1 for your virginity baby ».

Elles en firent éblouies.

FatGirl : T’es sûr que c’est toi qui l’as jetée ?
Blue : Avant qu’il ne la jette, il faudrait qu’elle existe.
Rasta : Hey, parle pas comme ça à Rasta hein ? D’ailleurs…

Il s’interrompit car il entendit le tintement de clochette qui sonnait à chaque fois que la porte du Corner s’ouvrait. Instinctivement, à chaque moment de la journée ou cette porte s’ouvrait, tous les visages se détournaient vers la porte pour voir qui était le nouveau venu.
Lorsque la personne apparut, toutes les filles de la salle levèrent un sourcil, et tous les garçons en levèrent deux.

Permettez moi mes chers lecteurs de faire une entrée spéciale pour celle qui va chambouler le train train quotidien de l’ISM : Nancy !
Pourquoi me direz vous devrait elle attirer l’attention plus que tout autre fille qui entrerait dans le Corner ? Et bien, d’abord parce que c’était la première fois qu’elle entrait dans le Corner, et ensuite parce que c’était la première fois qu’une fille entrant dans le Corner portait une mini jupe aussi courte, des bottes aussi hautes, un chapeau aussi fashion, et un sac à main assorti avec le tout. Et ça ne coûte rien d’ajouter qu’en plus de tout ça : c’est un canon !

Pardon je devrais me calmer, mais je connaissais Nancy bien avant de connaître cette histoire, je la connaissais comme tout le monde, sous son nom de scène tellement excitant de : Nancy Chéché.
Je reviendrai plus tard sur la vie de star de Nancy Chéché. Pour l’instant, c’est juste le canon qui vient d’entrer dans le Corner. Une entrée saisissante ou le silence n’était perturbé que par les tac tac des ses talents à aiguilles pendant qu’elle se dirigeait avec grâce vers une table au beau milieu de salon. La table que tout le monde évitait, parce que trop voyante.
Elle voulut s’asseoir, mais surgissant de nulle part, Rasta apparut devant elle et se saisit de la chaise, la lui retirant afin qu’elle puisse s’installer.

Rasta (Rêveur) : Tu permets beauté ?

Nancy le jaugea de haut en bas, puis s’installa sans lui décrocher la moindre réponse. Aussitôt, il la contourna et sans la lâcher du regard il s’installa dans la chaise en face.

Rasta : J’ai vu une rose ce matin, et j’ai cru que c’était la plus belle chose que j’ai vu au monde, jusqu’au moment ou tu as franchi la porte de cet endroit, et je me suis rendu compte que j’avais parlé trop vite.

Nancy enleva d’abord ses lunettes, puis ses gants, et une fois qu’elle se mit à l’aise, elle le fixa.

Nancy : Et mon père devait être un voleur puisqu’il a volé deux étoiles et me les a placé dans les yeux. N’est-ce pas ?
Rasta (Fasciné) : ah tiens ! Je ne la connaissais pas celle-là !
Nancy : Sors un carnet et prends la en note, et note aussi un cocktail au fruit et deux croissants. T’es bien serveur ici non ?

Cassé, Rasta se dirigea mollement vers l’arrière boutique, pendant que les filles jasaient déjà sur la nouvelle débarquée.

Blue : Si le Corner devient un lieu fréquenté par des prostituées, moi je vous préviens, je n’y mets plus les pieds.
Fatyoushka : Tu exagères ! Ce n’est pas parce qu’une fille s’habille avec fashion et qu’elle a beaucoup de sexe-appeal que c’est forcément une prostituée.
Blue : Et comment appelle tu une fille qui s’installe toute seule dans la table centrale d’un café ?
Fatyoushka : Une femme indépendante.
FatGirl (Contente) : Super ! Ça veut dire que le week-end dernier j’ai été une femme indépendante pendant deux heures.

Elles la regardèrent toute les trois, surprises.

FatGirl (Avec évidence) : Le SMS disait 4h et j’ai lu 14h, je suis donc venu deux heures en avance.
Yuna : Ce n’est pas tout ça, mais est-ce qu’on ne devrait pas aller voir M.Flici ?
FatGirl : Oui, c’est bien vrai. On termine nos Straws (C’est ainsi qu’on désigne les jus de fraise spécial Corner entre Docs) et on y va.

Les filles finirent donc de prendre leurs boissons, pendant que Nancy rigolait devant un SMS qu’elle venait de recevoir. Blue lui jetait de regards suspicieux de temps en temps.

Blue : Bon va falloir qu’on y aille.

Les quatre filles se levèrent et prirent leurs sacs pour en sortir l’argent nécessaire au paiement.

FatGirl (A Blue) : Tu n’as pas terminé ton verre.
Blue : Quelque chose a du m’écoeurer. Tu peux le finir, je sais que tu n’en a jamais assez des Straws.

Sans façons, FatGirl saisit le verre de Blue d’une main et se mit à compter sa monnaie de l’autre. Fatyoushka et Blue lui donnèrent chacune son du pour qu’elle aille payer. Mais au moment ou elle se retourna pour aller vers la caisse, il se passa un évènement fort fâcheux.
Au moment ou FatGirl allait se retourner, Nancy se dirigeait vers la sortie et était juste derrière elle, ce qui fait que ma pauvre petite sœur la heurta accidentellement, et vu qu’elle avait en main le verre de jus, inutile de préciser que tout son contenu se déversa sur le corsage de Nancy.

FatGirl : Oh mon dieu !

La scène attira l’attention de toute la salle. Abir saisit instinctivement un classeur et se couvrit le visage avec. Fatyoushka émit un léger « oups » pendant que Blue esquissa un sourire à peine perceptible.
Nancy prit d’abord le temps de réaliser ce qui venait d’arriver. Elle recula d’un pas et regarda sa robe d’une blancheur éclatante et qui était maintenant joliment rose par endroits. FatGirl fût figée et ne bougea point, fixant désespérément les tâches.
Une fois qu’elle reprit ses esprits, elle se confondit en excuses et prit quelques serviettes en papiers sur la table dans le but d’aider la pauvre victime. De son comptoir, Rasta n’avait rien loupé à la scène, il ouvrit grand les yeux et donna un coup de coude à son camarade de boulot.

Rasta : Oh god ! Elle va la tripoter !!!

Malheureusement pour Rasta, ce n’était pas pour cette fois que son fantasme allait se réaliser, car Nancy ne la laissa pas faire.

Nancy : Ne me touche surtout pas pauvre idiote !

FatGirl trouva la boutade bien rude, mais elle décida de prendre sur elle-même. C’était quand même pas elle qui allait devoir se balader avec une robe de vache rose. En plus, c’était forcément sa faute, quand il y’a un accident du genre, c’est toujours sa faute à elle.

FatGirl : Pardon, je suis trop maladroite.
Nancy : Tu es surtout trop conne.

Les filles s’interposèrent.

Fatyoushka : Hé ho ! C’était un accident, on ne va pas en faire une histoire non plus.
Blue : Et puis tu devrais faire attention à ton langage.
Yuna : Calmez vous les filles…
Nancy : De quoi je me mêle ? C’est entre elle et moi !
Blue : À partir du moment ou tu as commencé à l’insulter, c’est comme si tu nous insultais toutes.
Nancy (Agacée) : Tu exagères avec ton « insulter », j’ai juste dit une vérité ou deux.
Blue (Sérieusement fâchée) : Et ben dis donc, tu manques pas d’air.
Yuna : Voyons les filles, pas la peine de monter le ton…
Blue : Restes en dehors de tout ça Yuna !
FatGirl : Calme toi Blue, ce n’est pas un problème, c’est ma faute et on va régler ça.
Nancy (Défiant Blue du regard) : Tes copines ont l’air beaucoup plus perspicaces que toi.

Puis, se détournant des filles, Nancy rebroussa chemin et se dirigea vers les toilettes des dames. Ils l’entendirent juste dire « heureusement que j’avais prévue de me changer… »


Quelques minutes plus tard, Nancy n’était plus que « l’incident du jour », et les filles étaient à nouveau à l’ISM, pas loin de l’administration. Blue et FatGirl étaient en train de donner des derniers conseils à Yuna et Fatyoushka.

FatGirl (à Yuna) : …et surtout, essai de ne jamais aborder le sujet du boycott, dés qu’il l’évoque tu contournes le sujet, et n’oublie pas que c’est une « journée » Sidaction, il nous faut l’autorisation pour toute la journée. Voilà, je crois que j’ai fait le tour. Ah oui ! Arrange toi pour qu’il puisse parler le moins possible.
Blue : Et arrange toi pour qu’elle (montrant Fatyoushka) puisse parler le moins possible.

Fatyoushka et Yuna se dirigèrent donc vers le bureau du doyen. Celui-ci ayant viré son assistante, elles n’eurent pas à passer par elle, il leur suffit de frapper à la porte et il leur demanda d’entrer. A peine furent-elle à l’intérieur, Fatyoushka parla.

Fatyoushka : Paix à son âme.
Yuna (Intrigué) : Quoi ?

Fatyoushka ne répondit pas et Yuna n’eût pas le temps de comprendre, le doyen la fixait déjà avec ses yeux de dragons. C’était l’archétype du doyen, et vu la petitesse de la faculté de médecine, il ne serait pas faux de l’assimiler plutôt à un proviseur de lycée.

Doyen : Si c’est pour des réclamations concernant les affichages, revenez demain, j’aurais engagé une nouvelle assistante.
Yuna : Non monsieur, au fait nous sommes ici…
Fatyoushka : Paix à son âme.
Yuna :… euh… au fait nous sommes ici pour vous parler de la journée Sidaction qui sera organisée par notre club le…
Fatyoushka : Paix à son âme.
Doyen (Agacé) : Mais enfin vous allez m’expliquer pourquoi elle s’amuse à dire « paix à son âme » toute les trente secondes !?
Fatyoushka : Ce n’est pas toutes les 30 secondes, c’est toute les QUATORZE secondes, car toute les quatorze seconde, il y’a quelqu’un qui meurt à cause du Sida… (elle prend un air larmoyant)… paix à son âme, il était tellement gentil lui…

Sautant sur cette entrée pas du tout bête, Yuna continua son discours.

Yuna : Oui ! Et les gens sont ignorants des dangers de ce fléau, surtout les étudiants en médecine, qui auront plus tard la charge de transmettre les bonnes démarches sanitaires… paix à son âme… c’est pour ça que notre Club a décidé d’organiser le…
Doyen : Votre club, c’est le club Couscous Blanc d’Oran ?
Fatyoushka : Ah non, nous c’est les Docs ! Je veux dire… Docs City.
Doyen : Ah oui… les organisateurs de sorties.
Yuna : … euh… et des conférences sur le Sida…
Fatyoushka : Et on a déjà édité un journal.
Doyen : Oui, les glandeurs quoi.
Yuna : Vous savez monsieur…
Doyen : Bref, quand est-ce que votre machin aura-t-il lieu ?
Yuna : Le 4 Avril.

Le doyen feuilleta rapidement son agenda.

Doyen : Bon d’accord, je vous donne mon accord de principe, pour le reste vous verrez avec la nouvelle assistante, dorénavant je lui délègue tout ce genre de besognes administratives, ça me permettra de m’occuper plus sérieusement des véritables problèmes de cette faculté, une nouvelle ère va s’installer croyez moi, finit le temps des rébellions à deux balles, des boycotts stupides, et des recours interminables…

Les deux filles se regardèrent et ne surent quoi dire.

Fatyoushka : ça a l’air vraiment cool votre truc.

Le doyen ne répondit pas.

Yuna : Sinon monsieur… vu qu’il n’y a pas d’assistante pour le moment…
Doyen : Ah ne vous inquiétez pas, j’avais recruté une nouvelle avant même d’avoir viré la sale traîtresse.

On frappa doucement à la porte, le doyen cria « entrez » et la porte s’ouvrit, livrant passage à… Nancy. Il était difficile en ce moment de savoir laquelle des deux filles était plus stupéfaite que l’autre.

Doyen : Ah bah voilà, elle est là ! Entrez ma chère, je ne vous attendais pas avant 14h.

Nancy entra dans la pièce, elle était complètement changée, fini la mini jupe hyper rétrécie, fini le chapeau fashion, fini les talons assortis.

Nancy portait un tailleur beige très classe, ses cheveux étaient relevés en chignon, et elle portait des lunettes dont la monture était bien sur assortie à la couleur du tailleur.

Nancy : Je suis venue en avance, je voulais passer vous voir avant, mais (elle regarda en direction des deux filles) j’ai eu un contretemps.
Doyen : Et bien voilà qui est parfait, nous avons déjà tout discutaillé au téléphone, et je vais pouvoir vous donner juste les instructions finales. D’ailleurs, puisque vous êtes là, je vous présente… machin et machin, ce sont deux glandeuses du club inactif de la Cité des Docteur, un truc dans le genre, ils organisent une sortie contre le Sida…
Yuna : Une journée d’information…
Doyen : Oui bref, et bien justement ma chère Nancy, ça sera à vous de gérer ce genre de trucs, tu étudie la demande, et si tu trouves que c’est bon, tu donne l’autorisation, je n’ai qu’à signer.

Fatyoushka voulut protester mais Yuna lui pinça le bras. Nancy se retourna vers les deux filles et leur fit un sourire très significatif.

Nancy : Et bien, je vous propose de quitter le bureau de monsieur le doyen et de m’attendre dans MON bureau, j’ai vraiment, mais alors vraiment hâte, de m’occuper de votre cas.

Fin de l'épisode

Dans l’épisode précédent, je vous ai parlé de ma sœur, la maladroite FatGirl qui n’a pas eu son module, je vous ai aussi parlé de sa meilleure amie, l’intelligente mais placide Blue Angel, qui elle a eu son module avec une excellente note. Je vous ai ensuite parlé de Fatyoushka, la blonde hyper joyeuse qui organise des sorties, au point d’en oublier qu’il y’a d’autres choses plus importantes à organiser : la journée Sidaction. Il aura fallu faire appel à la douce et rêveuse Yuna pour qu’elle aille demander une autorisation au doyen. Ce dernier, fort déçu par une histoire de boycott vient de virer son assistante et d’en engager une toute nouvelle, la sexy et sulfureuse Nancy, une nouvelle arrivé que les filles ont croisé dans de fâcheuses circonstances…



Une semaine plus tard, la veille du grand jour, tout était prêt pour l'évènement. Tout ? Sûrement pas, il manquait encore une chose primordiale : l'autorisation. Prétextant un manque de régularité dans la préparation de l’évènement, Nancy a tout simplement refusé d’accorder l’autorisation. A tour de rôle, les filles avaient essayé différents stratagèmes pour faire fléchir la nouvelle assistante.

Jour 1 :
FatGirl : Je suis encore une fois désolée pour les tâches roses, mais si tu vois les choses du bon côté, l’effet produit est vraiment des plus originaux, tu te rends compte ? Des petites tâches toutes roses sur le blanc éclatant, si tu marie le tout avec un bon fard à joue et un chapeau rose avec des tâches blanches…

Jour 2 :
Fatyoushka : J’adore ton style tu sais ? La façon dont tu fusionne le tailleur classique avec une touche fashion… paix à son âme… et je suis sûre que le 4 Avril, tu seras rayonnante au milieu de la première rangée, réservée aux invités VIP… paix à son âme…

Jour 3 :
Yuna : Nous ne faisons pas tout ça uniquement pour la bonne cause, nous faisons ça aussi parce que c’est une chose qui nous tient à cœur, nous sommes un groupes de jeunes qui aiment être actifs… une fois tout les 6 mois certes, mais actifs quand même…

Jour 4 :
Blue : Tu sais, je ne suis pas très « crépitement de chignons », mais je me retiens pour ne pas te flanquer une bonne correction.

Jour 5 :
FatGirl : Je suis sincèrement désolée pour ce qu’a pu te dire notre amie Radia hier, elle nous avait promis qu’elle ne ferait que parler, enfin il faut dire qu’elle a tenu sa promesse, c’est nous qui devions préciser, « parler » c’est vraiment vague comme verbe… je suis aussi sincèrement désolée pour l’histoire du jus de fraise… tu as pensé à ma proposition sur le chapeau à tâches blanches ? Fatyoushka a justement un chapeau rose…

Jour 6 :
Fatyoushka : Est-ce que tu savais que le taux des séropositifs est alarmant en Algérie ? N’importe qui peut-être porteur de Sida, et on essai de transmettre le message, pousser les jeunes inconscients à se protéger, à ne pas hésiter à se faire dépister. Tiens, toi par exemple, quelle est la dernière fois que tu t’es faite dépister ?

Et quelques minutes plus tard...

Fatyoushka : Je crois que j’ai un peu merdé avec le coup du dépistage, si vous aviez vu la tête qu’elle a fait, pourtant en lui posant la question, je n’insinuai pas forcément qu’elle pouvait être porteuse de la maladie, qu’est-ce qui a bien pu l’offusquer comme ça ?

Elles étaient toute les quatre dans la bibliothèque de l'ISM, assises autour d’une table, pas loin de l'entrée, seule Fatyoushka était debout, en face des trois autres, elles n'arrivait pas à s'asseoir car elle voulait réfléchir, et quand Fatyoushka réfléchissait (chose très rare) elle faisait aussi les cent pas.

Blue : Et si on la buttait ?
Fatyoushka : Tu veux dire littéralement ? Ou au sens figuré ?
FatGirl : Soyons plus sérieuses les filles, on a un gros problème et pas assez de temps pour le régler.
Yuna : Et moi, je suis pour les solutions pacifistes.
Blue : Pacifistes !? Est-ce qu'elle est pacifiste elle ? Elle nous nargue depuis une semaine, elle a si bien manoeuvré qu'on se retrouve non seulement sans autorisation, mais en plus on se trouve dans l'incapacité d'en parler directement avec le doyen vu qu'elle menace de ramener l'histoire du boycott sur le tapis.
FatGirl : Tout ça à cause d'un malheureux Straws versé sur une petite robe.
Fatyoushka : Une petite robe Channel commandée de Paris.
FatGirl : Peu importe, ce n'est pas une raison pour s'en prendre à nous comme ça, elle n'a pas le droit de régler ses affaires personnelles en sabotant les travaux des autres.
Fatyoushka : Elle n'est pas consciente qu'à cause d'elle, beaucoup de gens vont continuer à mourir du sida.

Au bout d'un petit silence, Yuna pensa qu'il était temps de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas.

Yuna : Et si on lui parlait gentiment ?
FatGirl : C’est ce qu’on a fait jusque là non ?
Yuna : Oui, mais hypocritement, et elle le sait. Il faut que nous allions toutes les quatre, et qu’on parle franchement avec elle, sans masques.
Blue : Oui, excellente idée. Pendant que FatGirl lui baise les pieds, moi je lui fais un petit massage et toi tu lui demandes gentiment de cesser d'être rancunière et de nous signer l'autorisation. En parallèle, Fatyoushka dira "paix à son âme" toutes les 14 secondes.
Yuna : Je suis sérieuse Blue... à quoi ça sert d'être aussi entêté qu'elle, mettez vous à sa place. Elle arrive dans un endroit ou elle ne connaît personne, et le premier contact qu'elle a, se résume à du jus de fraise sur sa robe, et des méchants regards qui la jugent.
Blue : Est-ce moi, ou est-ce que tu décris un autre évènement dans une autre dimension ? Voilà comment moi je vois les choses : elle débarque, elle fait la prostit, puis elle s'amuse à insulter vulgairement des filles qu'elle ne connaît pas sous prétexte que l'une d'elles a été légèrement maladroite.
FatGirl : Légèrement... ?
Fatyoushka : Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!

Ça, c'est le cris que pousse Fatyoushka quand après avoir fait les cent pas (trois cent quinze, pour être plus précis), elle finit par trouver une super hyper méga idée.

Fatyoushka : J'ai trouvé ! J'ai trouvé ! J'ai trouvé !
Blue : Qu'est-ce t'as trouvé ? Ton cerveau ?
Fatyoushka : Non !!! Un moyen d'avoir l'autorisation, tout en étant gentil avec Nancy, mais sans avoir à lui parler.
FatGirl : On a déjà écarté l'option Ocean's Eleven et le coup de fil anonyme...
Fatyoushka : Non, rien de ça, mon idée est vraiment géniale et toute simple.
Yuna : Vazy ! Parle !

Prenant un air super important, Fatyoushka énonça enfin sa trouvaille.

Fatyoushka : Les boys !

Ce qui nous ramène donc à introduire les héros masculins de cette série, car j'imagine que beaucoup d'entre vous ont remarqué que jusque-là, ils se sont résumés à Rasta et monsieur le Doyen.
L'idée de Fatyoushka était en effet fort simple et pas du tout bête. Pourquoi ne pas envoyer tout simplement l'un des garçons de la bande afin de parler avec Nancy ? Jusque là, elles lui ont parlé toutes les quatre à tour de rôle, la dernière étant Blue qui a quitté le bureau en claquant la porte après avoir traité Nancy de tout les noms possibles et imaginaires. Mais envoyer un garçon, ça change la donne, non seulement ce n'est pas l'une des quatre cibles de Nancy, mais en plus, un mec peut user de son charme pour "séduire" la vilaine sorcière et la manipuler.
Mais la question qui se posait aussitôt était...

Yuna : Mais envoyer qui ?

Fatyoushka fit un tour d'horizon rapide et pointa les doigts sur un table au fond. Là, seul, penché sur un gros volume, il y’avait Reda, appelé Hermod.

Ce pseudo lui allait plutôt bien, c'était un beau mec bien baraqué, il était brun mais s'était teint les cheveux en blond, tel un dieu nordique. Issu d'une famille aisée, Hermod était sans doute le seul étudiant à venir à la fac avec... deux voitures (pas en même temps bien sur).

Blue : Tu veux qu'on envois Reda ?
Fatyoushka : Beau, classe, riche, elle lui tombera dans les bras dés qu'elle le verra.
FatGirl : Sauf qu'Hermod n'est pas vraiment le type séducteur.
Yuna : Qu'est-ce que tu veux dire ?
FatGirl : Je doute qu'il ait le talent nécessaire pour la séduire, surtout avec sa timidité.
Yuna : Qu'est-ce que tu en sais ?
FatGirl : Quel est la dernière fois que vous avez vu Hermod avec une fille ?
Fatyoushka : C'est vrai ça, maintenant que j'y pense, Hermod n'a jamais été réellement en relation avec une fille.
Blue : C'est louche ça, vous trouvez pas ?
Yuna (rêveuse) : Il est peut-être amoureux en secret d'une fille, et il lui a juré fidélité, comme Lancelot et Guenièvre...
FatGirl : Lancelot ou pas, il n'a pas le profil pour charmer le serpent Nancy.
Fatyoushka (déçue) : Mouais... tu as raison, il faut qu'on trouve quelqu'un d'autre.

FatGirl essaya de se lever un peu, et regarda par-dessus la fenêtre qui donnait sur la cour, et elle leur montra un autre étudiant qui était assis dans un coin de pelouse, en train de discuter avec... un petit chien.

Lui c'est Zedgey, si vous ne connaissez pas, c'est que vous n'êtes pas étudiant à l'ISM. Son pseudo a toujours été associé au mot "scandale". Son premier article dans le journal des Docs lui valut un autre article dans un quotidien national, le titre était assez éloquent "Un étudiant en médecine révèle les secrets coquins de l’administration". Zedgey est le genre de personnage que tout le monde déteste, puisqu'il s'arrange pour que tout le monde le déteste : chiant à volonté, sarcastique à en déborder. Personne ne sait grand chose sur sa vraie vie, si il est riche ou non, si il a des parents, ni comment il a fait pour s’inscrire à la faculté sous le nom de « Zedouille de la Nouille »... mais tout le monde sait une chose : Quand Zed parle, tout le monde se tait.

FatGirl : Que pensez vous de Zedgey ?
Fatyoushka : Mon Zedou chéri ? C'est vrai qu'il peut très bien le faire, lui qui adore les manipulations.
Yuna : En effet, il est cool, malin, drôle...
Blue : ... et complètement désintéressé. C’est le seul membre de notre club qui ne fout jamais rien.
FatGirl : Il aide à sa façon.
Blue : Tu veux dire en passant le clair de son temps à faire des critiques négatives, à nous bassiner avec ses sarcasmes et à se foutre de notre gueule?
FatGirl : L'avis de Zed a toujours été un grand apport dans nos réunions.
Fatyoushka : Je suis d'accord avec FatGirl, c'est vrai que Zed est un peu chiant sur les bords, mais il apporte beaucoup.
Blue : La seule chose qu'il apporte, c'est son chien.
Yuna : N'empêche qu'il est le candidat idéal pour notre cas actuel.
Blue : Croyez-moi, même si il accepte de le faire, il peut se défiler à la dernière minute en vous lançant un "pffff, finalement j'ai pas trop envie".
FatGirl : Tu exagères, Zed n'est pas un lâcheur.
Blue : Dois je te rappeler la fois où grâce à sa "présence" nous avons été virés de la maison de jeunes ? On a dû faire notre réunion dans un café.
Fatyoushka : Un café qui par la suite devint notre endroit favori.
FatGirl : En effet, et puis ce jour là, Zedgey avait ses raisons.
Blue (agacée) : Tu peux me dire qu'est-ce que t'as à le défendre comme ça toi ?
FatGirl : Le défendre ? Mais je ne le défends pas du tout...
Yuna : FatGirl ? ... T'es toute rouge...
FatGirl : Non... non... euh... je vais bien, je me suis juste un peu emportée.
Blue : Pas qu'un peu.
FatGirl : Bon d'accord, laissons Zedgey comme plan B, qu'est-ce qu'on a d'autre ?

Yuna regarda en direction de la porte d’entrée. Là, discutant avec un professeur, se tenait Zeroiid, qui est en fait le fondateur même du club Docs City.

Un garçon très ingénieux, créatif et militant, mais un peu fainéant. Le mélange vous donne le leader absentéiste, toujours là pour proposer des idées, jamais là pour les concrétiser. Et quand il n'est pas là, Dieu seul sait où est-ce qu'il va, car de nature mystérieuse, Zeroiid laisse filtrer peu d'informations sur sa vie privée et ses activités extra faculté et club.

Fatyoushka : Tu penses à Zero ?
Yuna : Oui... (Rêveuse, encore une fois), n'est-il pas le mec parfait ?
Blue : Parfait !?
Yuna : Oui, il est très attirant, c'est un génie, et il a ce petit côté mystérieux, avec cette voix douce et mielleuse... il a vraiment tout pour être le parfait séducteur.
Blue : Sauf que c'est un véritable nazi.
FatGirl : Comment ça "nazi" ?
Blue : C'est un raciste, sexiste, et homophobe.
Yuna : Mis à part ça, en tant que mec, il est parfait.
Blue : Il ne peut pas être parfait puisque c'est un mec.

Sur cette remarque sèche et équivoque, Blue prit son sac et quitta la table en direction des toilettes. FatGirl regarda Yuna.

FatGirl : Tu parles de "sexisme" !
Fatyoushka : Est-ce qu'on peut se concentrer ? On a un serial tombeur à dénicher.
Yuna : J'en déduis que tu laisses tomber l'option Zeroiid ?
FatGirl : Je crois que ce n'était même pas envisageable, Zeroiid n'est pas le genre à aller séduire une fille pour avoir une autorisation, et il trouvera là une autre occasion de nous rappeler que "nous les femmes, ne sont même pas fichus de faire signer un papier"...
Yuna : Tu as raison. Il ne nous reste plus que...
"Salut les filles !!!"

Surgissant de nulle part, Francis sauta littéralement au centre du groupe, faisant sursauter les trois filles. Dés qu'elle reprit ses esprits, Fatyoushka lui donna une tape sur le dos.


Fatyoushka : Sale farceur, tu vas finir par me filer une crise cardiaque un de ces jours !
Francis : Relax, au contraire, les bonnes blagues c'est très bon pour le coeur.

Voilà, Francis... c'est ça. Un farceur, toujours de bonne humeur, jamais fâché, rarement contrarié, premier partant pour faire la fête, éternel associé de Fatyoushka dans les organisations de sorties, aimé par tout le monde, ami de tout le monde.

Yuna : J'allais justement parler de toi.
Francis : Tu allais enfin leur avouer ce que tu ressens pour moi ?
Yuna : J'allais plutôt leur dire que tu es le mec idéal.
Francis : Donc, tu avoues tes sentiments ?
FatGirl : Des sentiments qu’on partage toutes !
Francis : Vous êtes toutes amoureuses de moi ?

Fatyoushka l'enlaça tendrement.

Fatyoushka : Moi je l'ai toujours été mon amour.
Francis : Et lequel des travaux d'Hercule vais-je encore devoir accomplir ?
Fatyoushka (reprenant son sérieux) : On a un sérieux problème, et tu es probablement le seul qui puisse nous aider.

Quelques minutes plus tard, après avoir exposé la situation, les filles étaient en suspens, attendant la réponse de Francis. Celui-ci prit tout son temps pour réfléchir à la situation, puis il se croisa les bras et fit un « tour de table ».

Francis : D’accord, je le fais.
Fatyoushka : Youpiiiiiii !!

Elle lui sauta au coup et l’embrassa sur la joue.

Francis : Mais qu’est-ce que je gagne ?
FatGirl : Notre gratitude
Fatyoushka : Ainsi que celle de toutes ces pauvres personnes qui…
Francis : Non sérieusement, je veux quelque chose en retour.
Yuna : Quelque chose me dit que tu sais déjà ce que tu veux.
Francis : A tout hasard… disons que je veux ré-intégrer ma chanson dans le programme.
Blue : Pas question !

Elle venait à de revenir, et à peine eut-elle entendu la requête de Francis, elle poussa cette objection catégorique.
Ce qui me fait rappeler de vous dire que ce n’est pas pour rien que Khalil Moussaoui est appelé Francis. Eternel fan de Francis Cabrel, il est lui-même un musicien et un grand romantique. Le poème qu’il a publié dans la première édition du journal des Docs eut un succès phénoménal car il a fait couler beaucoup de larmes… des larmes de fous rires. Pour faire simple, je vous donne le titre du poème en question : « L’amour of the love ». Oui… Francis est aussi bilingue.

Francis : Quoi « pas question » ?
FatGirl : On en a discuté un million de fois, et on t’a déjà expliqué. Ta chanson d’espoir sur le thème du Sida est vraiment très bien, mais on ne peut pas la glisser dans le programme de la journée, elle ne colle pas à l’ambiance générale qui doit être sérieuse et sereine…
Francis : Mais justement, je l’ai réécrite et remélodiée pour qu’elle soit plus sérieuse et plus sereine. Moins cool quoi !
Yuna : Francis…
Francis : Ok, dans ce cas là je vous suggère d’aller trouver rapidement un autre dresseur de Nancys, et je doute que les séducteur super mignons comme moi ça court les rues en ce moment.
FatGirl : Francis mon ami, tu nous donnes une petite minute ?

Elle réunit les trois autres et les emmena un peu plus loin.

FatGirl (chuchotant) : On n’a vraiment pas le choix.
Blue : Mais on n’est même pas sûres si il va vraiment l’avoir cette autorisation.
Fatyoushka : Francis ? Tu déconnes ! C’est l’homme de la situation.
Blue : Faudra qu’il soit « homme » d’abord.
Yuna : Il est un peu gamin, mais c’est ce qui fait son charme.
FatGirl : Là n’est pas le problème, il exige sa chanson.
Blue : Vous l’avez toutes entendue comme moi, et vous savez que si on le laisse la chanter, notre journée Sidaction entrera dans l’histoire de l’ISM comme l’attraction de l’année.
Yuna : A moins que…
Fatyoushka : A moins que quoi ?
Yuna : C’est très méchant de ma part, et je m’en veux beaucoup, mais j’ai une idée. On n’a qu’à programmer la chanson vers la fin, on dira à Francis que ça sera une belle façon de clôturer la journée. Comme en général les gens quittent toujours ce genre de manifestations avant la fin, y’aura peu de spectateurs pour assister au massacre.
Blue (Réfléchissant) : Moi j’ai encore une bien meilleure idée. On lui dit ça, puis on s’arrange pour que le programme de l’après-midi s’étale en longueur vers la fin, comme ça on sera « sincèrement désolées d’avoir à zapper la chanson ».
Yuna : ça ce n’est pas méchant, c’est démoniaque !
Fatyoushka : Francis est notre ami, on ne peut pas faire ça.
FatGirl : Oui, je préfère qu’on s’en tienne au plan de Yuna.
Blue : Vous savez les filles, j’ai encore le CD de la chanson, vous voulez qu’on aille l’écouter ? Histoire de vous rafraîchir la mémoire ?

Les filles se regardèrent.

FatGirl : Finalement, vivement le plan de Blue
Yuna : Tu as raison, il suffit de voir les choses d’un angle différent, et on se rend compte que ce n’est pas aussi diabolique que ça.
Fatyoushka : C’est vrai, car en fin de compte, on rend à Francis un service.

Les quatre filles revinrent vers Francis, de bien beaux sourires affichés sur les visages. Enfin, si on peut appeler sourire la moue sceptique de Blue.


Un quart d’heure plus tard, Francis n’était toujours pas revenu de chez Nancy, Blue et Yuna étaient parties, et pour tuer le temps et essayer d’oublier le suspens, FatGirl décida d’aller voir Zedgey.


FatGirl : Salut Zed !
Zedgey (parlant au chien) : Vazy conasse, tu peux le faire, allez, un petit effort… « J’aime Zedgey »… allez, essai purée : J’AIM… ZED… GEY…
FatGirl : Ne me dis pas que tu essai d’apprendre à ton chien de dire ton nom.
Zedgey : Et bien non, je ne cherche pas à lui apprendre à dire mon nom, je veux lui apprendre à m’avouer son amour.
FatGirl : Plus narcissique tu meurs…
Zedgey (au chien) : Allez pauve’ conne… J’AIME ZEDGEY…
FatGirl : Tu sais Zed, par définition, les chiens… ça ne parle pas.
Zedgey : Mon œil ! J’ai vu hier une émission sur M6 où il y’avait un concours de chiens qui disaient « I love mama ».
FatGirl : Et bien, par définition, tout ce que tu vois à la télé n’est pas forcément vrai.
Zedgey : Oui je sais, surtout sur M6… même le Loft n’était pas vrai.
FatGirl : Le Loft n’était pas vrai !?
Zedgey : Enfin, y’a des blondes qui y croient, un peu comme toi.
FatGirl : Je ne suis pas blonde !
Zedgey : Je sais que c’est difficile pour toi d’assumer ça, mais ça viendra avec le temps, prend exemple sur Fatyoushka tiens !

Ayant apparemment laissé tomber l’idée de faire parler son chien, Zedgey finit par se lever. Il se donna quelques claps aux fesses pour enlever les parcelles de pelouses qui s’étaient collé à son pantalon puis s’essuya les mains.

Zedgey (Au chien) : Allez Alex, va te promener.

La petite chienne s’exécuta, elle alla courir vers un coin de la faculté qui ressemblait à un petit parc.

FatGirl : Sinon, tu es prêt pour demain ?
Zedgey (Inquiet) : Qu’est-ce qu’il y’a demain ?
FatGirl : La journée Sidaction !!
Zedgey : Ah ça ! Bah pas plus prêt qu’un autre, faut être prêt ?
FatGirl : Tu avais promis de nous faire une animation flash pour la projeter en intro.
Zedgey : Ah ça ! Ah oui… et bien ma chère, par définition, le Zedgey il tient rarement ses promesses.

Et sans même lui laisser le temps de faire un commentaire, il s’éloigna en se grattant le derrière. FatGirl mit quelques secondes avant de revenir de sa stupeur, puis elle se précipita vers la bibliothèque.

FatGirl : Mais c’est pas vrai ! C’est pas vrai !
Fatyoushka : Quoi !? Qu’est-ce que tu as à crier comme ça !?
FatGirl : L’intro… l’animation flash que Zedgey devait faire… rien… nada… il n’a rien foutu !
Fatyoushka (placidement) : Zut.
FatGirl : ça n’a pas l’air de t’affecter outre mesure.
Fatyoushka : Oh tu sais, depuis la fois où il nous a posé un lapin parce qu’il avait trop sommeil alors qu’il devait ramener un lecteur CD pour la fête « dansante » chez les enfants cancéreux, rien ne m’étonne plus de lui.
FatGirl : Qu’est-ce qu’on fait ?
Fatyoushka : Il faut en parler à Hermod.

Elle joignirent le geste à la parole et se dirigèrent vers la table du fond.


Pendant que Fatyoushka et FatGirl essayaient de trouver une solution à ce nouveau problème, Blue et Yuna allèrent au cybercafé le plus proche, c’est-à-dire « Algeria Web ». Un cyber fort fréquenté par les étudiants de la faculté, que ce soit de la part de ceux qui n’ont pas la chance d’avoir le net à la maison et qui viennent y passer des heures, ou les autres, qui en sont mordus, et qui viennent aux heures de repas consulter leurs e-mails. C’est un cyber très spacieux, doté d’une vingtaine de postes, alignés tout au long des quatre murs, faisant tous face au centre de la pièce ou trône le serveur, qui sert aussi d’accueil, comptoir derrière lequel s’installe le plus souvent Ilia, le gérant.


Avant qu’elles ne franchissent la porte d’entrée, Blue saisit Yuna par le bras et l’arrêta, cette dernière fût fort surprise.

Yuna : Qu’est-ce qu’il y’a ?

Blue ne répondit pas, elle se contenta de fixer Yuna avec son regard neutre qui la caractérisait tellement. Au bout d’un moment, Yuna sembla se souvenir de quelque chose.

Yuna : Ah oui ! C’est bon j’ai compris. Bouche cousue, promis !

Blue lui répondit par un sourire très entendu et relâcha son étreinte. Un de ces jours, je devrais vraiment demander à Blue de m’apprendre ça, cette façon magique qu’elle de communiquer avec les autres sans dire le moindre mot.
Mais dans ce cas précis, je me dois de vous expliquer la signification de ce qui vient de se passer entre les deux filles.
Comme je l’ai dit plus haut, le cyber est géré par un certain Ilia A.T. C’est un personnage de la série, il est donc forcément grand, beau et fort. Mais Ilia est surtout un jeune homme très sympas, serviable, il parle peu, et derrière son attitude nonchalante se cache une grande sagesse. Pendant plus de deux ans, Blue fût sa cliente. Réglée comme une montre, elle vient chaque jour à 11h30 pour vérifier ses mails et quitte le cyber un quart d’heure plus tard. Entre Ilia et Blue, il n’y eut jamais plus que le « bonjour » quotidien, ainsi que des petites phrases de temps en temps du genre « Je n’ai plus de connexion » suivie de « Une petite déconnexion mademoiselle, ça revient tout de suite », ainsi que les classiques « Merci et au revoir ! » et rarement « Vous vous êtes trompé dans la monnaie… ». Bref, une relation gérant-client typique.
Et puis un jour… Ilia fût remplacé par quelqu’un d’autre, un certain Amar que les filles surnommèrent aussitôt « Debdoub », qui en arabe signifie « Petit nounours », ça vous donne une idée sur le personnage, que ce soit physiquement ou autre.

Petit nounours était donc le remplaçant de Ilia, et Blue n’eut même pas à poser de questions puisque FatGirl, fidèle à sa réputation de fouineuse inconsciente, ne tarda pas à lui dire que le remplacement n’était que momentané vu que Ilia était parti en mission. On se demande certes en quel genre de mission peut on bien envoyer un gérant de cyber, mais là n’est pas la question.
Au bout d’un mois, le remplacement commençait à devenir plus que momentané, et Blue ne comprenait pas pourquoi ce détail l’inquiétait, au point où il se passa la chose suivante :

Six mois plus tôt :

Blue ayant terminé sa session, venait de payer Winnie L’Ourson et attendait sagement pendant que celui-ci comptait la monnaie. Ce dernier avait la sale manie de recompter au moins deux fois pour être sûr de ne pas se tromper. C’est alors que Blue, ne sachant même pas pourquoi, ni même comment, posa presque involontairement une question.

Blue : Quand est-ce qu’il revient Ilia ?

Aussitôt, elle écarquilla les yeux et commença à trembler. Dans son fort intérieur, elle devait sûrement se dire : « T’es qu’une grosse traînée !! Comment as-tu osé demander après un homme, qu’est-ce qui t’as pris vilaine fille !? »
La physionomie qu’afficha Oursinet n’arrangea en rien les choses. Ce dernier avait souris comme si il n’attendait que cette question.

Debdoub : Vous devez être Radia non ?
Blue (offusquée au plus profond de son âme) : Je vous demande pardon !?
Debdoub : Ilia m’a parlé de vous, c’est facile de vous repérer, vous venez toujours à onze heure trente, et vous repartez à midi moins quart, il m’arrive même d’ajuster ma montre en fonction de vot’ venue.

Blue ne trouva rien à répondre, surtout qu’il est difficile de parler quand on a la bouche grande ouverte et qu’on a du mal à la refermer tant on est choqués.

Debdoub : ça vous étonne ? Ah c’est le fait de savoir votre prénom ? Vous savez, le mot web signifie « toile », et ici, vous êtes à « Algeria Web ».

Il commença à rire de sa propre blague, mais voyant que la bouche de Blue s’élargissait de plus en plus, il s’arrêta.

Debdoub : Vous allez bien ?

Blue quitta alors le cyber en prenant le soin de ne pas regarder derrière elle… plus jamais.

Le lendemain :

Lorsqu’elles quittèrent le cours à 11h, les quatre copines allèrent à la bibliothèque, et à onze heure vingt cinq, FatGirl regarda sa montre, puis Blue.

FatGirl : C’est l’heure du cyber non ?
Blue : Oh… euh… j’irais tout à l’heure, je dois terminer ça.

Les trois filles en furent bien surprises.

FatGirl : Tu es malade ?
Blue : Non. C’est juste que je me suis rendu compte que je ne reçoit jamais de mails entre 8h et 11h, c’est donc idiot d’aller vérifier sa boite à 11h, c’est même du gaspillage d’argent.
Fatyoushka : Dix dinars ?
Blue : Parle pour toi, mon père n’est pas… chauffeur de camion.

Les filles ne comprirent pas du tout ce qui se passait, mais elles savaient bien que Blue cachait quelque chose. Du coup, FatGirl qui en général n’allait jamais au cyber entre les cours, décida soudainement qu’elle allait vérifier sa boite, car « on ne sait jamais ».
Lorsqu’elle revint une demi heure plus tard, FatGirl lança à Blue un regard bien amusé, et cette dernière essaya de la sonder avec prudence.

Blue : Des mails intéressants.
FatGirl (prenant un air malicieux) : Succulents !
Blue (gênée) : C’est vrai ?
FatGirl : Tu parles ! J’ai reçu un mail de la part de mon nouvel ami Nounours, un régal.

Blue laissa tomber ses révisions et fixa FatGirl du coin de l’œil.

FatGirl : Ah au fait ! On m’a chargé de te remettre ça.

Blue tendit la main, et FatGirl lui donna quelques pièces de monnaie.

Yuna : Qu’est-ce qui se passe les filles ?
FatGirl : Oh rien, c’est juste Blue qui a oublié sa monnaie chez Debdoub hier, elle devait être bien confuse.
Fatyoushka (excitée) : Ah ha ! Y’a du potin dans l’air ?

En ce moment là, le regard que Blue lança à FatGirl n’était pas très difficile à interpréter, mais il en fallait beaucoup plus pour fermer la grande gueule de ma petite sœur, car le lendemain, elle raconta tout à Yuna qui s’empressa de tout raconter à Fatyoushka qui elle n’eut pas le temps de tout raconter à Zedgey puisque Blue avait eu le temps de « l’intimider ». Le secret de Blue était donc resté entre les filles. Mais quel secret au fait ? Blue avait juste demandé après Ilia, et il s’est avéré que celui-ci demandait après elle… rien de bien gros.

Quelques jours plus tard, Ilia reprit son poste, Teddy Bear disparut de la circulation, et Blue reprit son pèlerinage quotidien dans le Algeria Web, avec les « bonjour », les « y’a pas de connexion ? » et bien évidemment les « y’a une erreur dans la monnaie »…

C’est donc pour cette raison que Blue avait clairement dit à Yuna « Si jamais tu t’amuses à faire la maligne comme la fois ou Fatyoushka a demandé après Debdoub au moment ou nous allions payer, il t’arrivera exactement ce qui est arrivé à Fatyoushka ce jour là », et Yuna avait répondu : « Ah oui ! C’est bon j’ai compris. Bouche cousue, promis ! ». Et les deux filles entrèrent au cyber.

Un quart d’heure plus tard et quelques minutes (faut compter le temps de quitter le cyber, de traverser la rue, de s’acheter du chewing-gum et des kleenex), les deux filles revinrent à la bibliothèque et constatèrent que FatGirl et Fatyoushka avaient quitté la table. Yuna s’installa pendant que Blue parcourait la salle du regard, elle finit par repérer les deux « blondes » au fond avec Hermod et alla vers eux.

Hermod : Je suis désolé, mais vous demandez un miracle, et les miracles c’est les Dieux qui les font.
Fatyoushka : ça tombe bien non ? T’es pas un Dieu nordique ?
Hermod : Je peux aller chercher quelqu’un dans les enfers, pas créer une animation flash de 15 minutes en moins de 24 heures.
Fatyoushka : Tu parles de prouesse !
FatGirl : Qu’est-ce qu’on fait alors ?
Blue : On zappe l’intro en flash.
Fatyoushka : Et on la remplace par quoi ?
Francis : Par ma chanson !

Debout derrière les filles, Francis brandissait un papier. Les filles se jetèrent sur lui et pour leur échapper il courut jusqu’à la table de Yuna. C’était l’hystérie totale, Fatyoushka sautait partout, elle enlaça même une fille qu’elle ne connaissait même pas. FatGirl et Yuna tapissaient les joues de Francis avec des bisous de reconnaissance.

Je fais ici une petite pause parce que je vois que beaucoup d’entre vous sont en train de relever une sorte d’incohérence dans ce que je raconte. Je suis sûr que vous vous dites : « Mais, est-ce une bibliothèque ou une foire ? ». Alors permettez moi de vous expliquer en trois points simples :
1. Il s’agit des Docs, les VIP, donc ils ont le droit de faire à peu prés tout ce qu’ils veulent
2. L’administration en a eu marre de les éjecter à chaque fois, qu’elle a finit par modifier le règlement
3. Les autres étudiants ont prit le pli : ils ont tous acheté des baladeurs MP3
Mais heureusement qu’il y’avait Blue pour les rappeler à l’ordre.

Blue : Hé ho ! On dirait que vous avez obtenu votre diplôme de médecin.
Francis : Ma chère, sept ans de médecine sont beaucoup plus faciles à faire que ce que j’ai du faire là haut.
Fatyoushka : Ah oui ! Raconte, comment ça s’est passé ?
Francis : Oh vous savez… c’était fastoche. Je suis rentré, je l’ai regardé bien dans les yeux, et je lui ai récité un petit poème, un inédit : « The love in the forest de l’amour », elle en est tombée raide dingue, on a alors sympathisé et je lui ai exposé la situation. Elle n’a pas été difficile à convaincre, elle m’a même assuré que ça n’avait rien à avoir avec vous, qu’elle avait fait ça juste pour nous pousser à être plus rigoureux à l’avenir…
Blue : Mais bien sur ! Et la marmotte, elle met le beur dans le papier allu.
FatGirl : C’est aussi simple que ça ? Tu es pourtant resté une demi heure ?
Francis (étonné) : Une demi heure ? Je n’ai même pas senti le temps passer, cette fille est un vrai délice.
Blue : Depuis quand « délice » est synonyme de « toxique » ?
Francis : Si si je vous assure, il suffit de la connaître.

Yuna remarqua alors un truc curieux et s’approcha de Francis.

Yuna : Francis ?
Francis : Oui ?
Yuna : Tu peux m’expliquer pourquoi tu as du rouge à lèvres au bout des lèvres ?

Les trois autres filles reculèrent alors comme si Francis était contaminé par un virus mortel.

FatGirl : Seigneur tout puissant ! Francis qu’as-tu fait ?
Francis : Oh non, ça c’est… ché pas ça doit être du reste de Straws…
FatGirl : Francis, je suis la plus grande ingurgiteuse de Straws et ça ne m’a jamais laissé des traces aussi… voyantes !
Francis : Est-ce que tu te rends compte que si tu changes le mot « Straws » par le nom d’une autre substance, ta phrase deviendrait très excitante ?
Fatyoushka : Attention ! Il essai de changer de sujet !!

Yuna essuya avec son doigt les traces rosâtres et le rapprocha de son nez. Elle écarquilla alors les yeux.

Yuna : C’est bel et bien du rouge à lèvres.

Les quatre filles dévisageaient Francis avec insistance, chacune d’elle exprimait un sentiment différent. FatGirl de l’amusement, Blue du dégoût, Yuna du scepticisme, et Fatyoushka de l’excitation.

Fatyoushka : Tu devais juste la séduire, pas te la faire.
Francis : Il ne s’est rien passé entre moi et elle.
FatGirl : Alors qu’est-ce qui s’est passé, là haut ?
Francis : ça, ça ne regarde que moi… et elle.

Et sur ce, il s’en alla, sifflotant, laissant les quatre Docs sur leur faim.
Ce qui s’est passé entre Francis et Nancy ? Vous ne le saurez probablement jamais. Enfin si, je ne vais pas être méchant à ce point, disons que vous le saurez sans doute aux environs de l’épisode 7 de cette série, mais d’ici là, tout ce que je peux vous dire, c’est que ce n’est pas du tout ce que vous pensez.
Lorsque Francis quitta la bibliothèque, FatGirl sursauta.

FatGirl : Oh mon dieu !
Yuna : Qu’est-ce qui t’arrive ?
FatGirl (complètement dégoûtée) : Beurk… je viens de comprendre ce qu’il voulait dire par « substance ».

Et oui, en plus d’être fouineuse, indiscrète, maladroite, et blonde, ma pauvre petite sœur est aussi très, mais vraiment très, très lente.


Ce soir là, en rentrant chez elle après une journée aussi mouvementée, FatGirl n’aspirait qu’à une chose. Se retrouver enfin devant son PC où elle pourrait m’envoyer un long mail pour m’en raconter les péripéties. Mais à peine fût elle entrée que sa petite sœur Inès (qui n’est pas ma demi sœur par contre, vous comprenez mieux maintenant ?) lui annonça une mauvaise nouvelle.

Inès : Sam a appelé !
FatGirl (très déçue) : Oh non…
Inès : Il a dit qu’il a eu un changement de programme à la dernière minute et qu’il doit aller à l’est du pays je crois.
FatGirl : C’est toujours la même chose de toutes façons, il promet de venir à chaque fois, mais il y’a toujours un « changement de programme ».

Faisant bon cœur contre mauvaise fortune, elle s’installa néanmoins devant son PC et commença à vérifier son courrier. Elle ne savait pas encore qu’elle avait un courrier beaucoup plus intéressant en dehors de son PC.
N’ayant trouvé rien de spécial, elle alla se changer puis s’installa au salon avec Inès, pour regarder Desperate Housewives. Une fois l’épisode terminé, elle revint vers sa chambre et se décida à m’écrire le mail du jour. Mais avant, elle voulait biper quelques amis, histoire de leur rappeler que demain était le grand jour (ah oui, grande bipeuse aussi), et c’est en voulant prendre son portable dans son sac, qu’elle trouva la lettre.
Une enveloppe marron, toute petite, toute neuve, mais le papier laissait croire le contraire. Il n’y avait aucune inscription sur le dos ni sur l’ouverture et elle n’était pas cachetée.

Très amusée, FatGirl se dit que c’était sans doute un clin d’œil de Fatyoushka, ou alors une farce de Francis qui allait peut-être lui révéler ce qui s’était passé entre lui et Nancy. Elle ouvrit l’enveloppe et en retira un petit papier blanc plié en deux. Dés qu’elle le déplia, elle comprit que ce n’était ni une farce, ni un quelconque clin d’œil. Elle leva un sourcil car elle ne comprenait pas du tout la signification de cette lettre.
Ecrite avec des mots découpées dans différents journaux, tel un message qu’on voit dans les films policiers, il y’avait cette phrase très simple : « Je sais ce que tu as fait le 4 Mars »

Oh petite sœur, qu’as-tu fait le 4 Mars ? Dans quoi tu t’es encore fourrée ?





La suite ? La semaine prochaine, mais tout de suite...

Au menu aujourd'hui :
> Le générique de The Corner
> La genèse de la série
> Heared on today's episode (la BO du jour)
> Créations special FatGirl (Eva Longoria)
> Bande Annonce du prochain épisode



1. Téléchargement : Pour télécharger le générique, cliquez ICI
2. La chanson : La chanson du générique est "Superfabulous" du groupe BT, cette chanson figure sur la bande originale du film "Win a date with Tad Hamilton" mais aussi sur la BO de Charmed.
Cliquez sur l'une des deux pochettes pour télécharger le titre.


3. La conception : Le générique de The Corner s'inspire d'une section de l'intro du dessin animé Bleach. Voici une capture pour vous donner une idée :


Dans le bonus du prochain épisode, vous trouverez les différentes images qui ont servit à la création du générique de The Corner.




ça a commencé lors d'une ballade dans un parc avec ma petite soeur FatGirl. Aprés la parution de l'épisode 10 de la GFT, elle m'a vivement reproché le fait que la GFT soit une pure série de mecs, les filles qui y jouent ne servaient (selon elle) qu'à servir du café et recevoir les ordres. Je m'étais alors dit : "il faut que je fasse une websérie dans le forum, qui soit destiné principalement aux nana". C'est vrai, les membres les plus actifs du forum Docs City sont des filles, quoi que de plus normal que de créer en fonction de l'attente ?
J'ai alors vaguement lancé le concept d'une série "romantique". A ce niveau là, je n'avais aucune idée de ce que serait cette websérie, j'avais juste dit "websérie de l'été". L'été vint et partit, et mon boulot ne me permettait pas de me consacrer aux websérie, et la "websérie de l'été" partit peu à peu en stand by, jusqu'au jour ou j'ai eu la joie de découvrir "Desperate Housewives". Le concept de la série m'a enthousiasmé, m'a donné envie de faire pareil.
Aussitôt, a germé dans ma tête un semblant d'ébauche : quatre étudiantes, toutes désespérées de trouver le mec idéal, aux prises avec une vilaine ennemie qui fait tout pour semer la zizanie. Un concept purement "blonde attitude" me direz vous. Je vous l'accord !

J'ai alors lancé une cafete afin de faire un casting et aussi de récolter des idées, voir ce qu'en pensent les autres. Le résultat dépassé mon imagination, tout le monde était intéressé par le concept, de prés ou de loin. Les plus intéressées étaient FatGirl et Nancy, qui m'envoyaient plein d'idées pour la série par MP. C'est même Nancy qui a proposé le titre "The Corner", qui lui a été suggéré par Messiremax selon un rêve qu'il aurait fait (c'est à Nancy de vous raconter plus de détails à ce sujet). De fil en aiguille, la série commença à prendre forme, et même si j'ai mis beaucoup de temps à écrire les deux premiers épisodes, je suis quand même content de ce retard, car il m'a permis de prendre mon temps pour élaborer de meilleurs idées, pour bien construire mes personnages, et pour préparer quelque chose de vraiment très consistant.




Dans les deux épisodes d'aujourd'hui, il y'a eu deux morceaux de la BO.
Le premier était joué dans le Corner pendant que les filles discutaient avec Yuna à propos de l'autorisation et du doyen, il s'agit de "SOS" de Rihanna. (le morceau est joué par le système audio du café)
Le deuxième était joué à la fin de l'épisode, accompagnant la fin de journée de FatGirl (consulte ses mails, regarde la télé,...etc.), il s'agit de "Leaving town alone" de Bethany Joy Lenz.

Cliquez sur les pochettes pour télécharger les titres :


S.O.S - Rihanna


Leaving town alone - Bethany Joy Lenz

Et en bonus track, retrouvez la chanson de la bande annonce du premier épisode :

Diamonds are the girls best friends - Nicole Kidman




Voici quelques créations graphiques dédiées au personnage de FatGirl et à l'actrice et mannequin Eva Longoria :
Les kits Ban + Ava :
1. **
2. *
3. *
4. *

Les Wallpapers



Pour télécharger ce petit teaser, cliquez ICI

C'était tout pour aujourd'hui ! On se donne rendez-vous lundi prochain pour un max de nouveaux bonus !!!

Dans l’épisode précédent, je vous ai raconté le petit incident qui s’est passé six mois plus tôt entre Blue et Ilia, le gérant du cyber.

Blue : Quand est-ce qu’il revient Ilia ?
Debdoub : Vous devez être Radia non ?
Blue (offusquée au plus profond de son âme) : Je vous demande pardon !?
Debdoub : Ilia m’a parlé de vous, c’est facile de vous repérer, vous venez toujours à onze heure trente, et vous repartez à midi moins quart, il m’arrive même d’ajuster ma montre en fonction de vot’ venue.

Et bien sur, je vous ai présenté les garçons de la série : Le sarcastique Zedgey...

FatGirl : Sinon, tu es prêt pour demain ?
Zedgey (Inquiet) : Qu’est-ce qu’il y’a demain ?
FatGirl : La journée Sidaction !!
Zedgey : Ah ça ! Bah pas plus prêt qu’un autre, faut être prêt ?
FatGirl : Tu avais promis de nous faire une animation flash pour la projeter en intro.
Zedgey : Ah ça ! Ah oui… et bien ma chère, par définition, le Zedgey il tient rarement ses promesses.

...le mystérieux Zeroiid...

Fatyoushka : Tu penses à Zero ?
Yuna : Oui... (Rêveuse), n'est-il pas le mec parfait ?
Blue : Parfait !?
Yuna : Oui, il est très attirant, c'est un génie, et il a ce petit côté mystérieux, avec cette voix douce et mielleuse... il a vraiment tout pour être le parfait séducteur.

...le charmant mais timide Hermod...

Fatyoushka : Beau, classe, riche, elle lui tombera dans les bras dés qu'elle le verra.
FatGirl : Sauf qu'Hermod n'est pas vraiment le type séducteur.
Yuna : Qu'est-ce que tu veux dire ?
FatGirl : Je doute qu'il ait le talent nécessaire pour la séduire, surtout avec sa timidité.

...ainsi que l’espiègle Francis.

Yuna : J'allais justement parler de toi.
Francis : Tu allais enfin leur avouer ce que tu ressens pour moi ?
Yuna : J'allais plutôt leur dire que tu es le mec idéal.
Francis : Donc, tu avoues tes sentiments ?
FatGirl : Des sentiments qu’on partage toutes !
Francis : Vous êtes toutes amoureuses de moi ?

D’ailleurs, en parlant de lui, je vous ai aussi raconté comment est-ce que les filles l’envoyèrent pour séduire Nancy et faire signer l’autorisation...

Fatyoushka (reprenant son sérieux) : On a un sérieux problème, et tu es probablement le seul qui puisse nous aider.
...
Francis : D’accord, je le fais.
Fatyoushka : Youpiiiiiii !!
Francis : Mais qu’est-ce que je gagne ?

...en échange de quoi, il aurait le droit de chanter une chanson écrite par lui.

Francis : A tout hasard… disons que je veux ré-intégrer ma chanson dans le programme.
Blue : Pas question !
Francis : Quoi « pas question » ?
FatGirl : On en a discuté un million de fois, et on t’a déjà expliqué. Ta chanson d’espoir sur le thème du Sida est vraiment très bien, mais on ne peut pas la glisser dans le programme de la journée, elle ne colle pas à l’ambiance générale qui doit être sérieuse et sereine…
Francis : Mais justement, je l’ai réécrite et remélodiée pour qu’elle soit plus sérieuse et plus sereine. Moins cool quoi !

Vous connaissez les garçons, maintenant, vous allez les voir… en action.

Le lendemain donc, se tenait à l’ISM la journée « Sidaction », organisée par le club Docs City, surnommé tendrement « Cité des glandeurs » par monsieur le doyen.
Le programme était fort simple (en théorie). La matinée était consacrée à l’exposition. Les Docs avaient prévu de planter quelques stands dans la cour de l’ISM : vente de livres en faveur des recherches sur le Sida, distribution gratuite de préservatifs à 25 da la pièce, affiches d’informations, distribution de prospectus…etc. Le stand le plus original était sans doute celui de Fatyoushka : « Les rudiments de l’éducation sexuelle ». Pour résumer, disons qu’elle avait prévu d’avoir sur son stand beaucoup de préservatifs, et beaucoup de bananes.
L’après-midi était consacrée à la projection d’un documentaire, suivie d’une conférence (je vous défie de deviner le thème !) et d’un débat, animés par un professeur éminent en épidémiologie : Madame Kazik.

A huit heures tapantes, FatGirl, Blue et Hermod étaient déjà sur place. Comme ils avaient besoin d’aide, chacun d’eux était chargé d’amener avec lui au moins une seule personne.

Blue
Blue amena son petit frère, Ryad, surnommé Manson (oui, tout à fait, c’est un fan de Marilyn Manson). Un jeune étudiant de 21 ans, blond, des yeux de félin, un fan de rock qui fait de son mieux pour paraître plus vieux, mais qui semble éternellement enfermé dans l’adolescence.


FatGril
FatGirl ne put amener que sa petite sœur Inès. Inès a toujours été connue dans la famille comme étant le contraire de FatGirl, donc : pas du tout maladroite, pas du tout timide, pas du tout blonde, pas du tout lente à la détente, et loin d'être un modèle de féminité...


Hermod
Quant à Hermod, il était accompagné de son meilleur pote, Nadjib, infographiste de 24 ans.



Hermod : Nadjib, je te présente FatGirl et Blue.
Nadjib : Fat quoi ?
FatGirl : Je suis Fatema, mais ça fait longtemps que personne ne m'appelle plus comme ça.
Hermod : Ici, c'est les pseudos qui sont en vigueur.
Nadjib : Je vois...
FatGirl : D'ailleurs, tu devrais t'en prendre un.
Blue : Oui, surtout que Nadjib...
Nadjib : Qu'est-ce qu'il mon prénom ?
FatGirl (à la rescousse) : Il est parfait ! Et je suis sûr que tu réussiras à trouver un pseudo tout aussi parfait.

Nadjib consulta Hermod du regard et ce dernier hocha les épaules. Il prit alors un temps de réflexion.

Nadjib : Ok, alors ça sera "Ulysse" !
FatGirl : Ulysse ? Il ne nous manque plus que Jupiter, et nous aurons toute la mythologie européenne dans notre groupe.
Blue : Il faut qu’on commence, l’expo est censée ouvrir à neuf heures.
Hermod : Tu as raison, si on attend les autres, ça va traîner.
FatGirl : Voilà ce qu’on fait, les garçons vous vous chargez de faire sortir les grandes tables du réfectoire ainsi que les cloisons en bois, nous les filles on va se charger de tout ce qui est papeterie.
Hermod : Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, si je compte Manson comme « garçon », on n’est que trois.

Je me demande pourquoi Hermod a-t-il hésité à compter Manson comme garçon ? Est-ce parce qu’il était le seul des trois qui ne dépassait pas 1m60 ? Où est-ce à cause de ses longs cheveux bruns très soyeux ? Sans doute habitué à ce genre de remarques, Manson leva les yeux au ciel sans faire la moindre objection.

Inès : Alors je me joins à l’équipe de mecs, histoire de vous renforcer.
FatGirl : Bravo petite sœur, tu fais honneur à la famille !

Sur ce, elle s’en alla avec Blue chercher les affiches, les prospectus, et tout ce qui allait orner les stands.

Blue : Ta sœur est presque aussi fluette que toi et tu la laisses porter des tables ?
FatGirl : Oh ne t’inquiètes pas pour Inès, c’est un vrai garçon manqué, elle va compenser avec Manson.
Blue : Pauvre Manson, il a beau jouer les durs, il n’a jamais réussi à se défaire de l’étiquette de « annouche ».

Annouche : Nom masculin. Adjectif. Attribué à un garçon pour signifier qu’il est jeune et mignon. Féminin Annoucha. En général, chez les filles ça sonne bien, mais chez les mecs... ça craint.

Les « garçons » allèrent au réfectoire afin de récupérer les tables. Un quart d’heure plus tard, Ulysse et Hermod (waw !) avaient déjà sorti quatre tables, Manson et Inès en étaient à la… première.

Inès : On peut faire une autre pause ? Je tiens à peine debout.
Manson : Oui, j’avais hâte que tu le dises.

Ils posèrent la table et se tinrent les reins.

Inès : Alors comme ça t’es étudiant en sciences commerciales ?
Manson : Première année. Et toi tu fais quoi ?
Inès : Mécanique.
Manson : C’est très… très intéressant.
Inès : Mes copines me disent que c’est pas des études pour filles, et elles me sortent toujours l’argument stupide comme quoi je suis la seule nana dans ma promo de 150 étudiants, mais je m’en tape, j’aime ça.
Manson : Euh… quand tu dis « j’aime ça », tu parles de …
Inès : De la mécanique.
Manson : Ah oui ! Bien sur…
Hermod : Allez les filles ! Remuez vous un peu !

Hermod s’énerve rarement, mais là, Inès et Manson avaient fait une pause alors que leur table était au beau milieu de la porte.


Quelques minutes plus tard les retardataires se pointèrent.

Yuna
Yuna vint avec sa nièce Mel, une petite lycéenne de 15 ans, pour résumer, disons que si Franciis avait 15 ans et qu’il était une fille, il serait Mel.


Fatyoushka
Fatyoushka arriva en compagnie de son petit frère Mac Lover (appelé MC), l’archétype de l’intello. Etudiant en informatique, il ne quitte la bibliothèque que pour se connecter à son PC ou alors écouter les chansons de Mariah Carey (d’où le pseudo MC Lover, qui par inadvertance de prononciation devint Mac Lover).


Zeroiid
Zeroiid amena son voisin Noureddine (appelé Zingo pour des raisons que j’expliquerai plus tard).


Lorsqu’elle vit Zeroiid avec son « acolyte », FatGirl ne put s’empêcher de faire un commentaire.

FatGirl : Regarde ce que Zero a amené avec lui.
Blue : Mais c’est Zingo !?
FatGirl : Je ne comprendrai jamais pourquoi est-ce que Zeroiid qui est tellement raffiné traîne avec lui cet idiot de service.
Blue : Tu vois ma chère ? Tout est dans le mot « raffiné ».

Zedgey était le seul qui n’amena personne, vu qu’il ne vint même pas.


Aux environs de neuf heure, presque tout était prêt. Les stands étaient dressés. Il y’en avait quatre comme prévu. Ils étaient alignés tout au long de l’allée principale de la faculté ainsi que de l’allée pavée qui menait aux amphis.

Le stand d’accueil était tenu par Zeroiid, Hermod, Ulysse, Yuna et Mel. On y distribuait des prospectus, ainsi que le programme de la journée, plus des exemplaires du journal des Docs.
Les deux stands suivants étaient les plus importants, il s’agissait du stand Livre et CD tenu par MC, Blue et Inès, plus le stand préservatifs gratuits tenu par FatGirl, Francis, et Manson. Le stand « Education sexuelle » était le seul qui n’avait qu’un seul gérant : Fatyoushka.
Cette dernière était d’ailleurs très énervée car on ne lui a pas ramené son stock de bananes comme prévu.

Fatyoushka (au stand d’accueil) : Zeroiid ! C’est toi qui devait t’en occuper non ?
Zeroiid : Je t’ai dit « je vais voir ce que je peux faire », et ça c’était il y’a deux semaines. Avec les examens et tout, j’ai finit par oublier.
Fatyoushka : Qu’est-ce que je fais maintenant ? Je ne vais tout de même pas tenir un stand d’éducation sans bananes !
Hermod : Essai autre chose…
Fatyoushka : Quoi par exemple ? Tu te porterais volontaire pour exposer ta quéquette toi !?

Yuna mit ses mains sur les oreilles de Mel et lança à Fatyoushka un regard fâché.

Hermod : Au fait, je pensais plutôt à… tu sais…
Fatyoushka (Sarcastique) : Ah je vois, en effet j’ai pensé à ramener mon vibro mais ma mère en avait besoin, peut être que si l’un de vous a son gode sur lui…
Zeroiid : Calme toi, on va trouver une solution.
Hermod (A Zero) : « Calme toi ? », tu ne penses pas que tu en demandes trop ?

Pas loin du stand, à l’entrée de la faculté, Zingo était en train de distribuer des flyers aux étudiants, Zeroiid l’appela.

Zeroiid : Ecoute, tu vas aller au marché, c’est à dix minutes d’ici, et tu achètes…

Zeroiid consulta Fatyoushka du regard.

Fatyoushka : Trois kilos de bananes.
Ulysse : Trois Kilos !? Tu veux donner des cours ou distribuer des bananas splits ?
Fatyoushka : Les bananes ça s’use rapidement à force d’être maniées, il m’en faut plusieurs pour tenir toute la matinée.

Francis qui était pourtant dans le stand à côté, ne rata pas cette phrase, et il pencha la tête par-dessus la cloison.

Francis : Tu sais Faty, si tu remplaces le mot « banane » par le nom d’un organe qui a les mêmes proportions, ta phrase deviendra très excitante.

Fatyoushka lui tira la langue.

Zeroiid (A Fatyoushka) : Tu lui donnes l’argent ?
Fatyoushka : Et en plus je dois payer ? Jamais de la vie !
Hermod : C’est bon, c’est bon, je vais te les acheter tes bananes.
Ulysse : Tu vas payer de ta propre poche ?
Hermod : Quand elle est dans cet état là, y’a rien à faire, je préfère payer que de me taper deux heures d’Hystery TV.

Yuna s'imagina alors chez elle, bien installa dans son divan, en train de zapper, et elle tombe alors sur la chaîne Hystery TV. Sur un fond complètement blanc, Fatyoushka fait "l'hystérique" sur une musique hard rock. Yuna secoua sa tête pour fuir cette vision.
De son côté, Fatyoushka s’assura que Zingo avait assez d’argent et qu’il savait ce que c’était qu’une banane puis retourna vers son stand, toujours aussi fâchée.

Blue : M. Parfait a encore fait des siennes.
FatGirl : Pauvre Faty, il aura fallu qu’elle compte sur Zero.
Blue : Tu sais, c’est encore moins pire que de compter sur Mr. De la Nouille. Où est-il au fait ?
FatGirl (regardant l’entrée de la fac) : Je me le demande.


Retournons au stand d’accueil, où Zeroiid se démêlait avec une jeune étudiante fort mignonne, mais assez timide, et dont la voix était à peine audible.

Zeroiid : Mademoiselle, si vous ne « parlez » pas, je ne pourrais pas savoir en quoi je peux vous aider. Est-ce que vous avez besoin de quelque chose ?
Sabrinel : Juste une petite information

Zeroiid fronça les sourcils et se pencha sur Hermod qui était à côté de lui.

Zeroiid : J’espère me tromper, mais je crois qu’elle vient de me dire « je suis une p*t* de formation ».

Hermod écarquilla les yeux et fixa la jeune demoiselle. Fort élégante, très présentable, un bon paquet de bouquins entre les mains, des lunettes…

Hermod : Tu me laisses faire ?
Zeroiid : Te gènes pas.

Hermod échangea alors de place avec Zeroiid.

Hermod : Que puis-je pour vous mademoiselle.
Sabrinel : …
Hermod : Est-ce que vous avez besoin de quelque chose ?
Sabrinel : …
Hermod : Mademoiselle, si vous ne « parlez » pas, je ne pourrais pas savoir en quoi je peux vous aider. Est-ce que vous avez besoin de quelque chose ?
Sabrinel : Juste une petite information.

Hermod eut d’abord la même réaction que Zeroiid, car en plus de parler très bas, Sabrinel gardait constamment son poignet gauche au-dessus de la bouche, comme si elle avait peur que ses mots en échappent, ce qui faisait que ces phrases prenaient souvent un sens différent. Hermod savait ça, il était passé par là à une époque de sa vie.

Hermod : Vous avez besoin d’une petite information ?

Sabrinel ouvrit très grand les yeux, toute heureuse, et secoua positivement la tête à plusieurs reprises.

Hermod : Et de quelle petite information avez-vous besoin ?
Sabrinel : …
Hermod : Vous voulez vous renseigner sur le club, ou sur la journée d’aujourd’hui ?
Sabrinel : Le club.
Hermod : Excellent, que voulez vous savoir ?
Sabrinel : …

Hermod attendit un moment, puis il fit une petite mime afin d’encourager la timide à faire sortir le mot.

Sabrinel : (elle dit un mot)
Hermod : La légion ?
Sabrinel (secoue la tête puis redit le même mot)
Hermod : La lésion ??

Elle eut alors une attitude désespérée, car il n’arrivait pas à la comprendre, mais Hermod fit un grand effort pour ne pas la décevoir.

Hermod : Ah je vois ! Vous voulez vous renseigner sur « l’adhésion ».

Encore une fois, Sabrinel exprima une grande joie et une éternelle reconnaissance pour l’homme qui la comprenait sans l’obliger à trop parler. Hermod lui aussi fût content de la comprendre, puis il prit le temps de comprendre vraiment ce qu’il venait de comprendre, et là, son expression changea de la satisfaction… au sceptisme.

Hermod : Vous voulez adhérer à notre club, à Docs City ?
Sabrinel : Oui.
Hermod : Vous êtes conscientes que nous sommes un club de jeunes « militants » ?
Sabrinel : Oui.
Hermod : Qu’on organise des « réunions », pour échanger nos « opinions », en « parlant », qu’on organise des rencontres avec les responsables pour « parler » et « discuter » et « débattre » avec eux, qu’on organise des « manifestations » ou on « crie » pour nos droits, qu’on organise comme aujourd’hui des « conférences » ou on « expose » des thèmes, et où on « parle » avec les autres comme je suis en train de le faire avec toi.

Contrairement à ce qu’il attendait, plus il parlait, plus Sabrinel semblait s’exciter, ses yeux s’ouvraient de plus en plus, fascinée par autant de « parlotte ».

Hermod : Et bien… dans ce cas-là tu n’auras qu’à te présenter à notre bureau, tu as besoin d’être parrainée, mais pas de problème, je vais le faire.
Sabrinel : Où ? Bureau ?

On aurait dit qu’Hermod n’attendait que ça. Il croisa les bras, fit un joli sourire, et prit son souffle.

Hermod : Tu connais un café-resto qui s’appelle « The Corner » ?

Rassurez vous, elle ne perdit pas connaissance, mais ça y était presque.

Juste à côté, Yuna était en train d’avoir une conversation des plus sérieuses avec sa nièce Mel.

Mel : J’ai quand même 16 ans.
Yuna : Ce n’est pas une raison pour entendre des conversations d’adultes.
Mel : D’adultes !? Nous sommes dans un stand qui parle de « SIDA ».
Yuna : Oui, mais là c’est formel, c’est scientifique, les propos de Fatyoushka n’ont rien de tout ça crois moi.
Zeroiid : Tu devrais écouter ta tante, déjà estime toi heureuse qu’elle t’ai donné la chance de venir ici aujourd’hui.
Yuna : Merci à toi d’avoir accepté qu’elle vienne.
Mel (toute rouge) : Oh merci Chawki…

Un étudiant s’approcha du stand, attirant l’attention de Zeroiid. Yuna se retourna alors vers sa nièce.

Yuna : C’est quoi ces manières ?
Mel : Quoi ?
Yuna : Ton « Oh merci Chawki » avec tes mains jointes sur le côté de la joue, on aurait dit un personnage de manga.
Mel : Il est trop craquant. J’ai le droit de draguer non ?
Yuna : QUOI !? Draguer ? Je ne t’ai pas ramené ici pour draguer, et sûrement pas Zeroiid.
Mel (complice) : Pourquoi ? Il te plait ?
Yuna : Arrête de dire n’importe quoi…
Mel : Donc, il ne te plaît pas.
Yuna : Ce n’est pas ça. D’abord je suis fiancée, et ensuite Zeroiid est un ami.
Mel : Hermod aussi c’est un ami ?
Yuna : Ecoute jeune fille, si tu dis un mot de plus j’appelle Kamel et il vient te ramener à la maison.
Mel : On ne peut plus rigoler ?
Yuna : Pas ici, on risque de t’entendre et de prendre ce que tu dis au sérieux.

Yuna ne croyait pas si bien dire, FatGirl avait tout entendu. Involontairement toutefois, car elle avait fait tomber un CD et s’était penchée pour le récupérer, et c’est par-dessous la cloison qu’elle perçut les bribes de cette conversation fort douteuse.

Manson : Tu cherches quelque chose ?

Surprise, FatGirl se releva brusquement et se cogna la tête contre la table d’exposition, ce qui fit basculer par terre plusieurs CD.

Blue : Fat !?
FatGirl : Oh pardon, je ne l’ai pas fait exprès… je voulais juste récupérer un CD que j’avais fait tomber et…

En se relevant, elle vit le désastre.

FatGirl : Oh non…
Inès (à Manson) : Voilà pourquoi maman ne la laisse jamais faire la vaisselle.
Manson : Tout retombe sur toi alors ?
Inès : Moi !? Jamais de la vie, c’est papa qui fait la vaisselle en général.

Manson ne répondit point, mais vous l’aurez deviné, il ne pouvait pas dire autre chose que : « Non mais c’est quoi cette famille !? ». Il passa sous la table avec Inès pour aller ramasser les CD éparpillés. FatGirl voulut les imiter, puis après un moment de réflexion, préféra faire le tour en passant par le stand de Fatyoushka, elle avait fait assez de dégâts comme ça. Blue resta donc seule devant l’étalage des livres, et c’est à ce moment que se pointa Ilia en face d’elle. Lorsqu’elle le vit, elle en fût étonnée, mais si je ne vous l’avez pas dit, vous ne l’auriez jamais remarqué !

Ilia : Salut !
Blue : … Salut.
Ilia : C’est très intéressant ce que vous faites.

Blue ne répondit pas.

Blue : Vous… êtes en dehors du cyber.
Ilia : Euh… ah oui, au fait ça m’arrive. Je mets le cyber en pilote automatique et je vais me dégourdir les jambes un peu.

Blue esquissa un sourire mais ne dit rien, un silence lourd tomba, et Ilia ne trouvait plus rien à dire, il saisit alors le premier livre que sa main rencontra et se mit à le feuilleter.

Ilia : J’ai vu sur le programme qu’il y’a une conférence ?
Blue : En effet, ça commence à 14h.
Ilia : Je crois que je vais y assister.
Blue (sérieusement étonnée) : Pourquoi voudriez vous assister à une conférence sur le Sida ?
Ilia (naturellement) : Pourquoi ne le voudrais-je pas ?

En principe, ce genre de questions ne sont pas posées pour qu’on y réponde, mais c’est Blue, et Blue ne laisse jamais une question sans réponse.

Blue : Peut-être parce que vous avez un cyber à gérer ?
Ilia : Vous savez, il existe ce qu’on appelle un « remplaçant ».
Blue : Ah oui, Debdoub.

Ilia fût surpris et amusé d’entendre ça, Blue elle fût surprise de s’entendre dire ça, mais pas amusée du tout.

Ilia (rigolant) : Alors c’est comme ça que vous surnommez le pauvre Amar ?
Blue : Juste pour que les choses soient claires, ce n’est pas MOI qui le surnomme, c’est un surnom qui lui a été donné par mes amies.
Ilia : Mais vous l’utilisez.

Encore une fois, Blue ne répondit pas, et un autre silence s’abattit, qui fût cette fois brusqué par l’apparition de FatGirl.

FatGirl : Au fait Blue, Fatyoushka vient de me rappeler que nous n’avons pas…

Elle s’arrêta car elle vit Ilia.

FatGirl : Oh ! … Euh… Pardon…

Blue se retourna pour voir FatGirl, donnant ainsi dos à Ilia, elle essaya de faire comprendre par le regard que FatGirl n’avait pas à être « oh ! … euh… » et qu’elle devait rester naturelle. Mais si le langage des yeux marche avec Yuna, ce n’est point le cas pour ma soeurette adorée, rappelez vous : elle est hyper lente. Du coup elle crut comprendre que Blue lui signifiait de se casser.

FatGirl : Oh… oui… je ne savais pas que tu étais occupée… je… je vais revoir certaines choses avec Fatyoushka.

Et elle s’en alla par la cloison en faisant à Blue un clin d'oeil discret, clin d'oeil que n'importe qui dans la cour aurait pu voir. Une fois de l'autre côté, elle courut vers Fatyoushka, toute excitée.

FatGirl : Tu ne vas jamais croire qui est en train de discuter avec Blue ?
Fatyoushka : Je m'en taaaaaaaaaaaaaaape !!
FatGirl : Qu'est-ce qui te prend ?
Fatyoushka : Zingo ! Bananes ! Nada !

Et elle s'en alla, laissant FatGirl toute seule.

FatGirl : Déjà en temps normal j'ai du mal à la suivre, alors si en plus elle parle l'indien...


Entre temps, Blue avait comprimé sa fureur et s'était retourné vers Ilia avec son premier beau sourire de la série.

Blue : FatGirl est une fille un peu perturbée… le fait d’avoir raté le dernier module l’a affectée et elle ne sait vraiment plus ce qu’elle veut, elle est tout le temps comme ça éparpillée.

Ilia voulut répondre mais Fatyoushka apparut à côté de lui, toute hystérique.

Fatyoushka : Oh Blue ! C’est une cata, ça fait une demi heure que Forrest Gump est parti m’acheter des bananes il ne s’est toujours pas pointé.
Ilia : Forrest Gump !?
Fatyoushka : Oui, une sorte de débile profond bon à rien, Forrest Gump il est au moins rapide lui.

Et elle s’en alla dans la direction du stand principal, sans doute pour crier sur Zeroiid. Ilia la suivit du regard puis revint vers Blue.

Ilia : Elle n’a pas eu son module elle aussi ?
Blue : Oh elle ? Au fait non… justement… elle l’a eu.
Ilia (Riant) : Vous formez une sacrée équipe.
Blue (Compatissante) : Oui, tu n’as encore rien vu.
Ilia : Mais sinon, j’ai remarqué que tes amies faisaient référence à toi en disant « Blue »…

Blue ne répondit pas.

Ilia : C’est joli… Blue Angel.

L’expression de Blue passa de la gêne à la stupeur.

Ilia (Comme si il réfléchissait) : Blue Angel… L’ange bleu de la mort.

Et là, l’expression de Blue passa de la stupeur à l’incrédulité. Elle eut alors la bouche grande ouverte comme la fois ou elle avait parlé avec Debdoub.

Blue : Je vous demande pardon !?
Ilia (arraché de son état euphorique) : Pardon ?
Blue : Qu’est-ce que vous avez dit ?
Ilia : Euh… j’ai dit « Blue Angel » ?
Blue : Non, juste après.
Ilia (faignant la nonchalance) : Euh… j’ai dit « Ange Bleu » ?
Blue : On y est presque. Juste après ?
Ilia (pitoyable) : Je m’en souviens pas… j’a dit autre chose après Ange Bleu ?
Blue : OUI ! Vous avez dit « Ange Bleu DE LA MORT » !
Ilia : Vous en êtes sûre ?

Blue répondit par un regard fort compréhensible, et Ilia essaya de trouver une issue de secours.

Ilia : Vous savez, j’ai dit ça juste comme ça… c’est un défaut de langue que j’ai depuis le collège, quand je traduit de l’anglais au français, sur le coup comme ça, il m’arrive d’ajouter des expressions… ça a un rapport avec le subconscient je crois… mon prof d’anglais appelait ça de la… mnémooooo… stase.
Blue : Mnémostase !?
Ilia : Oui, vous avez du étudier ça à un moment ou à un autre.
Blue (hyper vexée) : Je peux vous assurer que non.

Ilia comprit alors que la situation était sans issue, il montra le livre qu’il avait en main.

Ilia : Très intéressant ce livre.

Blue jeta un coup d’œil sur le titre.

Blue (le plus placidement possible) : Excusez moi, je viens de me rappeler que j’ai un truc à faire.

Et sur ce, elle quitta le stand en direction de celui de Fatyoushka. Ilia lut le titre du livre « Homosexuel et en bonne santé ». Il fit une petite moue et déposa le livre à sa place.

Ilia : Oups.

Il sourit, compatissant avec lui-même, amusé par l’incident, et quitta le stand des livres.


Une heure plus tard, aux environs de 10 heures et demi, l’expo continuait. Dans le stand central, les CD avaient été rangés à nouveau, et FatGirl profita du fait qu’il n’y avait pas beaucoup de monde pour montrer à Blue la lettre qu’elle avait reçue.

Blue : Qu’as-tu fait le 4 Mars ?
FatGirl : Justement rien ! J’ai vérifié mes mails pour être sûre, et devine ce que j’ai trouvé ?

Blue la fixa avec l’air de dire « mais bien sur que je vais deviner ».

FatGirl : J’étais malade ! Le 4 Mars c’était la veille de l’examen, la fois ou j’ai chopé cette sale angine. Et bien j’étais restée au lit toute la journée.
Blue : Bah c’est peut-être de ça que parle la lettre. Ton maître chanteur t’en veux d’être une glandeuse.
FatGirl : Mais j’étais malade !
Blue : ça n’a pas l’air de le déranger.
FatGirl : C’est qui d’après toi ?
Blue : Trésor, si moi je pouvais te dire de qui il s’agit, est-ce que tu crois qu’il aurait prit le soin de découper des mots dans le journal pour faire son message ?

FatGirl ne répondit pas, car elle venait de voir Zedgey qui venait enfin d’apparaître et qui s’amenait dans leur direction.

Blue: Mais… c’est la belle au bois dormant que je vois là ?
FatGirl : C’est maintenant que tu te pointes toi ?
Zedgey : Bôf, d’après ce que je vois, vous n’avez pas tellement besoin d’aide.

Assis sur une chaise, MC, le petit frère de Fatyoushka, était en train de lire un livre. Inès et Manson étaient un peu plus loin, en train d’échanger des sonneries de portable.

FatGirl : Notre expo n’a pas l’air d’intéresser grand monde…
Zedgey : Je vous l’avais dit dés le premier jour, il fallait des nanas en bikinis, y’a pas mieux pour attirer les foules.
Blue : Et je t’avais répondu que notre club s’appelle « Docs City » et non « Sexe and the City ».

Zingo passa devant eux, un grand sachet bourré de bananes entre les mains.

Zedgey : Est-ce moi qui hallucine, où est-ce que je viens de voir Donkey Kong ?
FatGirl : Stp Zedgey, t’as même pas été fichu de venir à l’heure, alors met la en veilleuse, nous sommes tous sous pression.

Ne trouvant rien à répondre, Zedgey se glissa sous la table et quitta le stand par derrière. Son sac à dos était étrangement difforme et il semblait porter quelque chose de lourd.

Entre temps, Zingo vint vers Fatyoushka avec son sachet bourré de bananes. Elle en fut tellement enchantée qu’elle oublia rapidement le fait qu’il avait fait trois quarts d’heures de retard et lui proposa de rester avec elle et de l’assister.

Fatyoushka : Tu es étudiant ?
Zingo : Oui… en médecine au fait.
Fatyoushka (surprise) : Ah bon !?
Zingo (tout fier) : En première année.
Fatyoushka : Tant mieux, ça rallonge de six ans la vie de beaucoup de personnes. Bref, il est très important pour toi d’apprendre mieux que quiconque les rudiments de l’éducation sexuelle, car c’est toi qui va par la suite transmettre le message aux autres inconscients.

Zedgey entra dans son stand par derrière et lui fit la bise.

Fatyoushka : T’es finalement venu ?
Zedgey : Oui, j’ai fait un détour pour chercher un petit truc.
Fatyoushka : Je ne sais pas ce que je dois faire pour attirer l’attention des étudiants, toi qui m’a toujours dit que mon idée était la meilleure, tu n’as pas une proposition ?

Il posa alors son sac à dos sur la table et l’ouvrit.

Zedgey : Ton idée est dans mon sac.

Elle prit alors le sac et en retira… un mégaphone.

Fatyoushka : Oh Zed ! Tu es un géni !

Dés qu’elle l’activa, un son strident parcoura l’air, attirant déjà l’attention de tout le monde. Fatyoushka donna quelques coups à son appareil puis l’approcha de ses lèvres.

Fatyoushka : Oh yé ! Oh yé ! Approchez mesdames et messieurs approchez ! Vous tous pauvres inconscients, venez au stand de Fatyoushka ! Pour chaque leçon apprise, j’offre un préservatif aux mecs, et une banane aux filles.

Dans le stand à côté, Francis pouffa.

Francis : Une banane aux filles… qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre.


Dans le stand d’accueil :

Ulysse (A Hermod) : C’est pas des bananas splits, mais elle fait quand même du commerce avec ton fric, je t’avais prévenu.

Inutile de le dire, le stand de Fatyoushka remporta un succès phénoménal. Les gens se bousculaient pour voir la belle blonde leur montrer comment est-ce qu’on met un préservatif sur une banane, même Zingo a été obligé de s’y coller. Suite à quoi, elle leur tenait tout un discours sur l’importance de la protection et les invitait à passer au stand à côté où ils pourraient s’acheter des livres, des CD, des DVD, et aussi avoir des préservatifs gratuits pour la modique somme de 25 Da.

Un étudiant : Pourquoi vous dites gratuit, si vous les vendez à 25 Da ?
Fatyoushka : C’est le préservatif qui coûte 25 da, mais la protection elle, elle est gratuite ! Et c’est ça le plus important.

Chers lecteurs, n’essayez pas de comprendre, moi-même je n’y arrive toujours pas. Il faut dire que Fatyoushka a ce qu’on appelle « sa propre logique ».

Ainsi, grâce à l’idée farfelue de Fatyoushka et à l’intervention de Zedgey, l’expo des Docs fût sauvée. MC n’avait plus le loisir de lire les livres, et Inès et Manson ne savaient plus où donner de la tête. Même le stand d’accueil était débordé, des étudiants voulaient en savoir plus sur les activités du club, sur le programme de l’après midi…etc.

Pour pimenter un peu plus le truc, Fatyoushka eut une idée ! (Qu’est-ce qu’on dit ? OUPS !)

Fatyoushka : Les filles, je vais vous apprendre un truc vraiment spécial, comment enfiler un préservatif dans le feu de l’action, sans utiliser les mains.

Prenant alors un air des plus coquins, elle avala le bout de plastique, éplucha une banane, fit mine de l’introduire entre ses lèvres afin de faire dérouler le préservatif tout au long. Mais comme c’est toujours le cas avec Fatyoushka, tout ne se déroula pas aussi bien qu’espéré. Elle était toute fière en train d’accomplir son cours lorsqu’elle remarqua qu’il n’y avait personne pour le regarder faire, tout les étudiants venaient de s’éloigner du stand. Elle leva la tête et comprit les raisons. Debout en face d’elle, les bras croisés, se tenait M. Flici.

Fatyoushka : Hou hakh ha hourh heur hour ?

Puis se rendant compte qu’on ne peut pas parler la bouche pleine, elle ôta précipitamment la banane de sa bouche.

Fatyoushka : Euh… vous êtes là pour le cours ?

De son bureau du premier étage, Nancy avait une vue sur toute la cour, et c’est avec un grand sourire de satisfaction qu’elle contempla M.Flici en train de crier et de gesticuler. Elle laissa alors le rideau et revint vers son bureau. De l’autre côté du bureau, était assis un jeune brun chétif aux allures asiatiques.

Nancy : Merci d’être venu Scorpy, je vais avoir besoin de toi.
Scorpion : Je suis à ton service. Mais est-ce que tu peux éviter de m'appeler "Scorpy", tu sais bien que je n'aime pas ça.
Nancy : Tu préfères "Scorpion" ?
Scorpion : Tout à fait, Scorpy fait un peu gamin, genre gentil, et toi et moi savons très bien que je ne suis ni l'un ni l'autre.
Nancy : Ni moi d'ailleurs. Tu comptes rester longtemps à Oran ?
Scorpion : A peu prés six mois.

La réponse semblait satisfaire Nancy à l'extrême.

Nancy : C'est parfait Scorpy, c'est parfait.


Aux environs de 13 heures, l’expo continuait toujours, mais sur le stand de Fatyoushka, il n’y avait plus de bananes ni de préservatifs, juste un petit carton déposé sur la table et sur lequel on pouvait lire : « Stand fermé par pur outrage à la liberté d’expression – Fatyoushka ».

L’engouement vers les stand n’étant pas aussi important que durant la matinée, les Docs laissèrent une personne par stand (Ulysse pour l’accueil et Manson pour les CD) et allèrent tous à la grande salle de conférences afin de préparer l’après-midi.
Ils étaient tous en train de voir, sur l’écran d’un PC, l’animation flash qu’Hermod avait « tenté » de faire. L’animation était des plus simples. On voyait un écran blanc, puis l’inscription « Faculté de médecine d’Oran » apparaissait et disparaissait, puis le symbole de la lutte contre le sida qui prenait tout l’écran, et Dos City qui surgissait en surimpression, et puis c’est tout.

Une fois qu’elle fût terminée, Hermod appuya sur le bouton Echap et se retourna vers ses camarades.

Hermod : Alors ?

Il y’eut un silence général, puis Zed pouffa.

Hermod : Quoi ?
Zed : Oh rien…
FatGirl : C’est un peu court quand même non ?
Hermod : Tu sais il m’a fallu 4 heures pour faire tout ça.

Zedgey pouffa encore une fois.

Zedgey : Quatre… heures…

Hermod : Je n’ai jamais bossé avec le logiciel.
Zedgey : Ah bon ? Je n’aurais jamais deviné.

Et il éclata de rire, de plus belle. FatGirl en était vraiment agacée, Fatyoushka était partagée entre rejoindre le franc rire de Zedgey, ou faire les hypocrites. Par égard à Hermod, elle pencha vers la deuxième option.

Fatyoushka : Moi je trouve que c’est génial ! C’est simple, rapide, efficace, ça lance bien le ton et ça représente le club.
Blue : « Représente » ? Tu sautes trop rapidement aux gros mots à mon avis.
Hermod (A Blue) : Tu n’aimes pas ?
Blue : La question n’est pas si j’aime ou pas, tu as fait ça dans un temps record, on devrait d’abord te remercier d’avoir au moins essayé.

Et elle lança à Zedgey un joli regard de travers.

Zeroiid : Mais la question est ?
Blue : Est-ce qu’on le montre ou pas ?
Yuna (timidement) : A mon avis… ce n’est pas vraiment nécessaire… dés le départ ça devait être juste un plus…
FatGirl : Ce sont justement ces « petits plus » qui font toute la différence entre notre club et les autres.
Francis : J’ai une idée !

Il le dit en claquant des mains, attirant l’attention de tout le monde.

Francis : Vu que l’intro devait durer 3 minutes, et qu’on est « loin du compte », je vais chanter à la place. D’un côté on règle le problème du timing, et d’un autre on a le « petit plus », et la boucle est bouclée ! Il est pas gentil le Francis ?

Tout le monde esquissa un « hop hop hop » ou un « euh… » mais ce fût Zeroiid qui sauva la mise.

Zeroiid : Ne sautons pas trop vite aux solutions alternatives, nous n’avons toujours pas décidé si on diffuse ou non.
Fatyoushka : Diffusons !
Zedgey : Ouais, c’est à l’image du club « simple, rapide, et efficace », (sarcastique) et puis j’aime bien l’effet au début, je me demande quelle est l’astuce que tu as fait pour le produire…

FatGirl en avait plus qu’assez.

FatGirl : Ecoute Zed, tout ceci est de ta faute, alors pitié, épargne nous tes niaiseries !
Zedgey (sérieusement surpris) : Ma faute !?
FatGirl : OUI ! Si tu avais fait cette animation, on n’en serait pas là.
Zedgey : Mais je n’ai jamais dit que je ne l’ai pas faite.

Il y eut un silence général, plusieurs regards se posèrent sur Zedgey, des regards chargés d’espoirs. Exception faite pour celui de Hermod, chargé… d’autre chose on va dire.

FatGirl : Mais… hier… tu m’avais dit que…
Zedgey : Qu’est-ce que j’ai dit hier ?
FatGirl : Que… hier… (et puis comprenant enfin) TU L’AS FAIT ?

Il sortit alors sa main de sa poche, et dans sa main, il y’avait un CD. Ce fût la joie, Fatyoushka poussa un énorme hurlement, Blue était à côté d’elle, elle voulut la serrer, puis se retint.

Fatyoushka : Et puis je m’en fous !

Et elle serra Blue quand même qui se laissa faire avec un léger sourire. Zeroiid prit le CD et l’inséra, et ils purent ainsi voir une très belle animation flash, sur un fond musical rock & roll, une animation avec des photos des activités du club, puis des informations sur le Sida.

Pendant qu’ils étaient tous subjugués par la panoplie d’effets spéciaux employés par Zed, ce dernier lança à Hermod un regard triomphal, mais ce dernier ne semblait pas trop affecté, ou du moins, il le cachait bien. FatGirl ne rata point ce petit échange.

Zeroiid : Est-ce qu’on peut le projeter ? Histoire de voir ce que ça donne.

Hermod et Francis firent les manipulations nécessaires, mais aucune image n’apparut.

Francis : Oh non ! Le projo marche pas !
Zeroiid : Comment ça il marche pas ?
Francis : Bah il marche pas, le voyant est allumé, tout est correctement branché, mais y’a pas d’image.
Zeroiid : C’est bien toi qui l’a ramené non ?
Francis : Oui, je te jure que je l’ai essayé y’a deux heures et il marchait bien, Yuna était avec moi.

Zeroiid regarda Yuna qui confirma de la tête.

Hermod : Il faut peut-être le re-configurer ? Ché pas ?
Francis : C’est un projecteur, il fonctionne comme un écran, t’as pas besoin de le configurer.

Et peu à peu, la panique commença à se ré-installer. Zeroiid regarda sa montre : 13h25, moins d’une demi heure et les étudiants allaient affluer sur la salle. Il demanda à Francis et Hermod de trouver rapidement une solution pendant qu’il alla dans un coin pour se concentrer. Francis essaya de tout débrancher et rebrancher, mais il n’obtint toujours rien, et il ne risquait pas d’obtenir grand-chose, car tout au fond de la salle, debout devant la porte de sortie, se tenait Scorpion, l’ami de Nancy, et ce dernier avait un sourire des plus satisfaits. Il tournoya un petit tournevis avec ses deux doigts, puis le glissa dans sa poche et quitta la salle.
Une fois dehors, il sortit son portable et bipa Nancy. Cette dernière était devant la porte d’entrée de la salle, et dés qu’elle reçut le bip, elle y entra.

Dés qu’elle entra, ce fût comme si le temps se figeait, tout le monde cessa toute activité et se mit à scruter la nouvelle assistante du doyen. Francis quitta l’estrade et s’avança vers elle pour la saluer, mais elle passa à côté de lui comme si il n’existait pas et se dirigea tout droit vers Zeroiid. En passant devant Zedgey, elle fit un discret « salut toi » que FatGirl ne loupa point et qu’elle commenta par un sourcil levé et un « hein ? ». Arrivée de l’autre côté de la salle, elle s’adressa à Zeroiid.

Nancy : Med Chawki ?
Zeroiid : Oui…
Nancy : Madame Kazik vient de m’appeler, elle me fait dire qu’elle s’excuse de ne pouvoir assurer l’intervention de cette après-midi.

Et elle se retourna, puis se dirigea vers la sortie. Mais d’un seul élan, Fatyoushka et Blue se mirent entre elle et la porte.

Fatyoushka : Comment ça elle « s’excuse » ?
Nancy : Elle a une surveillance.
Blue : Une surveillance !? Mais la période d’examens est terminée !
Nancy : L’un des modules de deuxième année a été reportée à aujourd’hui. Et puis je n’ai pas à vous expliquer, moi j’ai juste un message à transmettre. Maintenant, vous pouvez m’excuser ?

Les deux filles s’écartèrent, mais avant que Nancy n’atteigne la sortie, Blue se retourna et lui demanda.

Blue : Et il aura fallu que ça tombe sur madame Kazik ? M. Flici savait pourtant qu’elle devait faire une présentation.
Nancy (sans se retourner) : Justement… M.Flici ne savait pas.

Et sur ce ton sarcastique, elle quitta la pièce, snobant une deuxième fois Francis.

Blue : LA GARCE !

Et elle s’élança à sa poursuite, et il a fallu l’intervention de Fatyoushka, de FatGirl, et de Yuna, pour empêcher Blue de quitter la salle et d’aller botter les fesses de Nancy. Les garçons n’osèrent pas intervenir, ils ne voulaient pas risquer de toucher par inadvertance une partie intime de Blue et recevoir le châtiment correspondant, tout le monde sait qu’un certain 21 Mai 2003, Zedgey reçut une gifle retentissante car il osa faire à Blue la blague de « je te parie 200 Da que je peux toucher tes seins avec mes mains tout en gardant les mains en l’air ».

Hermod : On est dans la merde.
Zedgey : Hey ! Cette réplique est à moi en général.
Yuna : D’abord le projecteur, puis maintenant madame Kazik…
FatGirl : Je ne vois pas comment on peut faire une conférence sans projecteur et encore moins sans conférencier.
Zedgey : Dans ce cas là… on est dans la merde.



La suite ? La semaine prochaine, mais tout de suite...

Au menu aujourd'hui :
> Le générique de The Corner (2ème partie)
> Extrait de la bible de la série
> Heared on today's episode (la BO du jour)
> Créations special ZedGey (Ian Somerhalder)
> Bande Annonce du prochain épisode


Aujourd'hui, j'aimerais partager avec vous les photos originales qui ont servi à la création du générique de The Corner

Francis : ==> ==>
Blue : ==> ==>
Calamity Jane : ==> ==>
FatGirl : ==> ==>
Hermod ==> ==>
Ilia : ==>
Inès : ==> + ==>
Lexy : ==> ==>
MC : ==> ==>
Manson : ==> ==>
Mel : ==> ==>
Messire : ==> ==>
Nancy : ==> + ==>
Night : ==> + ==>
Rasta : ==> ==>
Sabrinel : ==> ==>
Fatyoushka : ==> ==>
Yuna : ==> ==>
Zedgey : ==> ==>
Zeroiid : ==> + ==>




La "bible" dans le milieu du cinéma est un document qui contient toutes les informations relatives à l'univers d'un film ou (surtout) d'une série télé. C'est le document qu'utilise tout les gens qui travaillent sur le projet afin de bien connaître les informations qui ne sont pas incluse dans le scénario.
La bible contient entre autre le résumé complet d'une série, les fiches des personnages, la storyline à travers les épisodes...etc.

Voici un extrait de la bible de The Corner, extrait qui vous donnera une idée de comment The Corner avait été conçue dés le départ :
(Lorsque vous trouvez le symbole [...], ça veut dire qu'un passage a été coupé pour éviter des spoilers)

Je m’appelle Sam, je suis scénariste, et voici ma première histoire. Ce n’est pas la mienne, c’est celle de ma sœur.
Elle s’appelle Fatema et elle est étudiante à l’ISM. C’est une fille charmante et espiègle, mais sous sa carapace de fille enjouée se cache un grand cœur désespéré de trouver le bonheur.[...]

Sa meilleure amie, Radia, appelée tendrement « Blue », n’arrange en rien les choses. Très carrée, hyper féministe, presque misogyne, elle est tout le temps en train de la sermonner sur ses goûts en matière de garçons et ses « méthodes ». Blue a un périmètre autour de son cœur qu’aucun garçon ne peut franchir, le seul qui un jour a réussit à s’y approcher est Ilia, le gérant du cyber, mais l’histoire n’est jamais allée plus loin d’un dialogue très… carré.

Les deux filles sont membres d’un club appelé « Docs City » qui a pour objectifs de lutter contre le Sida, et de venir en aide aux enfants malades, ainsi que d’autres activités, beaucoup moins caritatives…
L’une des membres les plus militantes de ce groupe est Fatiha, surnommée Fatyoushka pour des raisons aussi nombreuses que bizarres. Cette dernière est une désespérée de l’amour. Amoureuse depuis 5 ans du même garçon qui lui n’a jamais remarqué son existence, elle passait le clair de son temps à mal interpréter tout ce qu’il faisait, en se faisant croire qu’il essayait de lui dire « des choses » par un langage que seuls eux deux comprennent. Fatyoushka appelle ça : « Le langage de l’univers », dans le langage de Blue, ça s’appelle de « L’érotomanie ».
Avec le temps, Fatyoushka a finit par ne plus croire à l’amour, et déguise sa frustration par un tempérament enjoué et des attitudes de conasse (par toujours simulées toutefois).

La meilleure amie de Fatyoushka s’appelle Abir, mais on la surnomme Yuna, en référence à un personnage de jeux vidéo. Parmi les quatre filles, c’est celle qui en apparence est la plus chanceuse. Fiancée depuis 2 ans à un mec quasi parfait, elle n’aspire qu’à la stabilité et à la vie en couple, mais la vérité est toute autre. Son fiancé habite non seulement loin, mais même quand il est présent, il reste absent, tout le temps absorbé par ses affaires et sa propre famille. Yuna, rêveuse par excellence, aurait aimé partager avec lui plus de romance, et se fait une raison en se disant qu’une fois mariés, ils rattraperont le temps perdu…

Toute ces filles sont en manque de quelque chose, ma sœur voudrait un peu d’amour, Blue attends avec patience un mec parfait, Fatyouhska est désespérée de voir sa relation « cosmique » devenir une réelle passion, et Yuna rêve de voir un peu de romance dans sa vie…

Mais elles ont finit par s’y faire, et ces attentes sont devenues une partie d’eux-mêmes qu’elles ont fini par accepter, qui est devenue leur quotidien. Jusqu’au jour où…

…débarque Nancy.

En fait, elle s’appelle Sonia, mais Nancy est son nom de scène. [...]
Lorsqu’elle est recrutée à l’ISM comme « assistante », Nancy suscite la curiosité, et provoque les remous. D’ailleurs, elle ne fait rien pour se rendre discrète, à peine débarquée elle s’attaque aux filles, et surtout au « Club ». Elle commence à s’intéresser aux mecs, et commence à jouer les allumeuses.

[...]

Nancy n’est pas le seul problème auquel vont faire face les filles, il y’a aussi cette mystérieuse affaire de « Le lettre ». Une enveloppe retrouvée parmi les affaires de ma sœur, qui la menace de « tout révéler ». Qu’est-ce que ma sœur a-t-elle fait pour susciter un chantage ?






Dans l'épisode d'aujourd'hui, il y'avait deux morceaux.
Le premier était joué pendant la première partie de l'expo, à partir du moment où le premier groupe d'arrivés commence la préparation, jusqu'à l'arrivée du second groupe. Il s'agit de "Always know where you are" du groupe anglais BBMak.
Le deuxième était joué pendant la deuxième partie de l'expo, dés que Fatyoushka commence ses "cours". Il s'agit de "Always get what I want" de la chanteuse canadienne Avril Lavigne.

Cliquez sur les pochettes pour télécharger les titres :

*
Always know where you are - BBMak

*
Always get what I want - Avril Lavigne

Et en bonus track, retrouvez la chanson de la bande annonce du deuxième épisode :

January Friends - Goo Goo Dolls

Voici quelques créations graphiques dédiées au personnage de Zedgey et à l'acteur Ian Somerhalder :
Les kits Ban + Ava :
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Et encore d'autres, faits par mon amie Granny !










Les Wallpapers
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Cette semaine, vous n'aurez le droit qu'au Teaser Image de l'épisode :


C'était tout pour aujourd'hui ! On se donne rendez-vous Lundi prochain pour un max de bonus !

t'as oublié la photo de Scorpion!!!!!
ya 7alouuuuuuuuuuuuf!

scorpion a écrit:t'as oublié la photo de Scorpion!!!!!
ya 7alouuuuuuuuuuuuf!

C'est maintenant que tu t'es rendu compte !!

Moi je vais bientot oublier l'histoire et la suite ne veut pas arriver.