[Théatre] Troupe Lyoum. On sent "la différence"...

1 fille, 2 gars, une infinité de possibilités.

1 fille et 2 gars, chez la troupe Lyoum, ça donne une heure et demi de bonheur, ça donne une heure et demi de créativité et d'intelligence.
Au début c'est noir, il y'a trois cerceuils sur la scène, une musique new age se lance, accompagnée de hurlements, qu'est-ce qui se passe ? Quel est donc ce spectacle ?
Les jeunes comédiens sortent de leur boite, tels des zombis ils s'avancent lentement sur scène, vers le publics, avec des regards inquiétants, presque menaçant. Un tableau d'ouverture intéressant car il intrigue, il donne envie d'en savoir plus sur la suite des évènements...
Commence alors la pièce, c'est anarchique au début, mais c'est voulu, les personnages ont l'air de parler à tout va, on ne comprend rien à ce qu'ils disent ni dans quel contexte ils parlent. Puis l'histoire prend forme, c'est le récit de la vie d'un jeune homme, surnommé Salah.

Salah est journaliste, fervent partisant de la liberté d'expression, Salah, contrairement aux autres enfants, n'as pas eu le vaccin du DOB : Défense d'Ouvrir le Bouche. Du coup, c'est une grande gueule.
La vie de Salah sera relatée étape par étape, du berceau jusqu'à l'âge pré adulte, en passant par l'enfance, l'adolescence, la vie estudiantine...etc. A travers ses étapes, les trois comédiens exposent avec beaucoup d'humour plusieurs scènes et phénomènes de la vie quotidienne, des problèmes sociaux et politiques. Le public s'acroche, il est mort de rire, il en veux plus à chaque fois, et il ne a toujours plus. Le jeu est impeccable, la mise en scène presque parfaite, les trois comédiens n'ont pas de rôles précis, ils endossent un nouveau personnage à chaque fois qu'ils saisissent l'une des tenues accrochées sur un porte monteau, ce qui laisse plage à beaucoup de surprises : la comédienne jouant le rôle d'un prof rural moustachu et pervers, les deux autres jouant tantôt une vieille mémère naïve, tantôt une jeune étudiante timide et réservée.

Le message passe avec brio, même si il est parfois trop explicite, et on sors du théatre rempli de bonnes sensations et de réflexions.
Le seul bémol qu'on peut signaler, c'est l'entracte, un autre tableau de danse contemporaine qu'on a du mal à placer dans le contexte, et qui n'est pas trés réussi. Mais il permet quand même un temps de battement, qui n'est pas en plus vu que la deuxième partie est plus hilarante que la première.

Avec "La différence", la troupe Lyoum signe toute la différence entre le théatre Algérien classique, et le théatre jeune qui commence à éclore.

J'adore cette troupe Sam, je leur souhaite du fond du coeur hak le succee !

Uniquement deux des Lyoums étaient présents lors du gala du 9, et avec rien du tout, ils ont réussit à nous arracher des fou rires.
J'ai adoré quand Midou a chanté un extrait de "hbibi drabni bsebbate ta3 larmi..." en plus il chante bien !!!